V hogo
Le processus de la création se concrétise dans une vision propre à chaque individu. Appartenant à des courants différentes les deux poètes vivent la même expérience de l’apparition et chacun d’entre eux exprime cette expérience dans la manière propre laissant entrevoir tant le génie créateur a travers le sens, que le travail du texte a travers l’agencement proprement dit des mots composants. Nous allons parcourir la lecture des deux poèmes qui ont le même titre, un, intégré dans le courant romantique, l’autre, dans le symbolisme. Pour cette lecture nous nous sommes propose d’utiliser la voie du symbole en tant que véhicule du sens dans le cas de V Hugo et celle du signe poétique en tant que véhicule du sens dans le cas de Mallarmé. Nous proposons donc une approche comparative dans le but de faire ressortir la manière de construire des univers poétique.
Mots clé : symbole, signe, univers référentiel
Apparition Victor Hugo (1802-1885)
Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.
COMMENT SE CONSTRUIT L’UNIVERS REPRESENTATIF – VEHICULE TRANSPARANT D’UN