W ou le souvenir d'enfance
Isabelle Dangy
Il est indéniable que W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec puisse paraitre, au première abord, assez étrange et difficile à lire, et ce principalement, car il se veut être une œuvre autobiographique, tout en y ressemblant aucunement. Georges Perec, né en 1936 et décédé en 1982, fit parti d’une organisation nommée Oulipo (L’Ouvroir de littérature potentiel). Cette organisation avait pour but de se fixer des contraintes littéraires. Un de ces livres, qui à mon sens représente le mieux cet exercice, est sans aucun doute La disparition, dans lequel il va se priver de la voyelle e, celle-ci étant la lettre la plus utilisé dans la langue française. Pourtant, W ou le souvenir d’enfance n’est pas une œuvre « oulipienne », mais de par son style, la lecture y est difficile. Selon le critique littéraire isabelle Dangy, le terme même d’autobiographie est remis en question en ce qui concerne ce livre, car Georges Perec utilise deux types de récits, l’un autobiographique et l’autre fictionnel, pour reconstruire les différentes bribes de souvenirs qu’il lui reste sur son enfance, tel un puzzle. Trois problématiques vont être ici abordées pour tenter de mieux comprendre cet énoncé. Il s’agira tout d’abord, à travers ces lignes, de comprendre pour quelles raisons le terme d’autobiographie est-il remis en question dans ce livre, ensuite d’analyser la technique de l’auteur pour « élaborer » ces souvenirs, et donc en quoi le récit fictionnel va-t-il l’aider à y voir plus claire, et finalement, quels sont les éléments qui font tout de même de ce livre une œuvre autobiographique.
Comme Georges Perec le dit lui-même à la page 17, chapitre II, il n’a pas de souvenirs d’enfance. Ceci peut paraitre donc paradoxal, car cette œuvre se veut autobiographique. Alors qu’est-ce qui l’en éloigne ? Tout d’abord, on peut remarquer que la vie de Georges