Y a-t-il une opposition entre la poésie traditionnelle et la poésie moderne (ici, principalement, la poésie du quotidien)?
L'écriture poétique semble donc se détacher de la réalité pour laisser transparaitre l' imaginaire. Cependant, de nombreux poètes des 19ème et 20ème siècles principalement, refusent que la poésie ne soit portée que sur l'irréel et mettent en avant le quotidien.
Y-a-t-il vraiment une opposition entre la poésie traditionnelle et la poésie nouvelle?
Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons à la poésie nouvelle qui utilise la sensibilité du poète pour rendre poétique le quotidien et nous verrons ensuite si cette poésie est réellement différente de la poésie traditionnelle.
Tout d'abord, d'après la citation du corpus, Apollinaire affirme que l'« on peut partir d'un fait quotidien : un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers ». Le poète peut alors prendre un objet des plus ordinaires et créer à partir de celui-ci un univers poétique, c'est le cas de Francis Ponge qui choisit de sublimer, de rendre « sympathique » Le cageot, par exemple. Cet auteur confirme d'ailleurs l'affirmation d'Apollinaire en déclarant « qu'à propos des choses les plus simples, il est possible de faire des discours infinis entièrement composés de déclarations inédites », « qu'à propos de n'importe quoi non seulement tout n'est pas dit, mais à peu près tout reste à dire », ce qui montre l'importance que Francis Ponge donne aux objets communs, sur lesquels peu de poètes se sont penchés.
D'autres poètes possèdent aussi la même opinion que les deux auteurs précédents sur le quotidien, comme Jean Cocteau qui définit la poésie comme un moyen d'ouvrir les yeux du lecteur sur la beauté des éléments quotidiens, « les choses surprenantes qui nous environnent », « tout le reste