Comment Wang-Fô fut sauvé ? De Marguerite Yourcenar

Dans la nouvelle « Comment Wang-Fô fut sauvé », Marguerite Yourcenar montre, par différents procédés qui seront développés ci-dessous, l’importance de la contemplation dans la peinture, ainsi que le bouleversement qu’elle peut opérer sur des vies (ici, en l’occurrence, celles de Wang-Fô, Ling et de l’empereur)

L’histoire, racontée par un narrateur homodiégétique et omniscient, comporte trois personnages dont deux sont centraux : le peintre Wang-Fô et son disciple Ling. Le texte met l’accent sur ce type de relation à plusieurs reprises (l.1-l.119).La position de serviteur et de disciple de Ling est montrée par diverses actions : il porte les esquisses (l.13-14), cherche à manger (l.136), veille sur le sommeil de son maître (l.136-137)… ainsi que par plusieurs caractéristiques de son comportement : « respectueusement » (l. ), « Humblement » (l.147)…A la ligne 20, une analepse permet de découvrir le passé de Ling et sa rencontre avec Wang-Fô. Le milieu du disciple est explicitement désigné comme très riche (l.23-24 ; l.26-27,…), alors que le peintre est pauvre et dédaigne l’argent (l.13). Ling est un enfant sauvé qui ne quitte jamais la maison, sa vie est gouvernée par ses parents (l.22-28).Wang-Fô, quant à lui, n’a pas de maison et erre sur les routes du royaume de Han(l.117).Leur rencontre va permettre un changement dans la vie de Ling : lui qui avait trois craintes ( les insectes, le tonnerre et le visage des morts (l.29)) est amené à modifier sa vie avec l’aide du peintre : celui-ci lui fait admirer les éclairs (l.63), observer une fourmi (l.84), dédramatiser la mort de sa femme (l.110-111). Ling comprend après ces évènements que Wang-Fô lui a fait cadeau d’une âme et d’une perception neuve (l.82-83) ; Il renonce alors à ses richesses, ferme la porte du passé. Cette transformation permet un retournement de situation à la ligne 459, lorsque Ling dit à Wang-Fô : « Ne crains