Épreuve de droit constitutionnel ou administratif
Session 2012
La place du Parlement sous la Vème République
L’appel en 2004, du Président du Conseil Constitutionnel Pierre Mazeaud, à une amélioration de la qualité de la loi à travers une plus grande rigueur dans le respect de la délimitation des domaines respectifs de la loi et du règlement définis par les articles 34 et 37 de la Constitution du 4 octobre
1958, marque bien l’ambiguïté de la place du Parlement sous la Vème République.
Face à la diminution de celle-ci, alors que le Conseil Constitutionnel avait mis en place une jurisprudence constructive, protectrice des pouvoirs du législateur, le président Mazeaud encourage non pas au retour pur et simple à l’équilibre initial du régime mais une revalorisation qui passerait par celle des textes législatifs et de la légitimité des assemblées parlementaire pour le citoyen. ème La V
République marque un recul historique de la place du Parlement, sous l’effet de la rationalisation du parlementarisme, du confinement de la loi à un « domaine », bien au-delà de l’avis de 1953 du Conseil d’Etat et qualifié de « révolution juridique » par les contemporains, ainsi que sous celui du contrôle de constitutionnalité. La loi ne devait ainsi plus, comme l’a jugé le Conseil
Constitutionnel en 1986, exprimer la volonté générale « que dans le respect de la Constitution ».
Toutefois, si les évolutions du régime ont d’abord renforcé la prééminence gouvernementale, notamment à la suite de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct et de l’émergence du fait majoritaire, un certain nombre d’inflexions, encadrées par le Conseil
Constitutionnel puis par le constituant lui-même, ont contribué à rééquilibrer le régime et renforcer la place du Parlement, autour de ses trois fonctions définies à l’article 24 : vote de la loi, contrôle de l’action du Gouvernement, évaluation des politiques publiques.
Ainsi la place du Parlement a été