"État islamique" : et si la Turquie se réveillait
Depuis, par dépit ou par calcul, la Turquie, qui doit faire face à un afflux énorme de plus d'un million et demi de réfugiés en provenance de Syrie, puis aujourd'hui d'Irak, a joué profil bas. Et même, selon certains experts, favorisé le développement de l'organisation État islamique : en fermant les yeux sur les trafics d'armes, le passage des apprentis djihadistes venant d'Europe, puis la contrebande de pétrole passant par son territoire.
Aujourd'hui pourtant, les choses pourraient changer et la Turquie, en rejoignant la coalition internationale contre l'organisation État islamique, pourrait devenir un élément clé pour contrer l'agressivité et le désir d'expansion appuyé sur une violence incontrôlée du soi-disant califat. Ce week-end, en effet, le président turc Erdogan a déclaré que son pays était prêt à envoyer des troupes pour s'opposer aux djihadistes dans le nord de la Syrie. Et au moins, assurer la sécurité d'une zone tampon où pourraient être regroupés les réfugiés qui continuent à affluer.
Les Turcs ont les coudées plus franches
Une décision qui, si elle était suivie d'effets, aurait au moins trois bonnes raisons d'être prise : le siège par les troupes de l'organisation État islamique de la ville de Kobani, où 400 000 personnes, en majorité kurdes, sont