Éthique à nicomaque, de la vertu, livre ii, 1, 1103 b commentaire
Ce texte de l'éthique à Nicomaque qui est, pratiquement, l'ouverture de son exposé de la théorie de la vertu, ne déroge pas à cette règle. Sa structure simple et précise nous montre la voie de sa perception des forces qui lient les dispositions morales aux actes, dans l'élaboration de la vertu. Nous nous demanderons quelle est la nature de ces liens, en bâtissant notre étude selon le schéma qu'Aristote lui même nous propose, par une constatation de ces liens, suivie d'une déduction en ce qui les concerne, puis d'une injonction tirée de cette déduction. Nous verrons donc en quoi les dispositions morales de la vertu et les actes sont liés avant d'en déduire les les intérêts de ces liens puis de nous intéresser au but et à la nécessité qui en découlent.
Clairement donc, ce texte est basé sur la constatation des rapports d'interdépendance entre les vertus morales et les actes qui les accompagnent. Aristote n'en fait pas un mystère, il nous l'annonce d'emblée. Certaines actions sont à l'origine de la production des vertus, et amènent à sa destruction. A partir de l'action, Aristote définit une généalogie de la vertu. Il nous énonce quelle en est l'origine : c'est l'action même. L'action est dans l'ascendance et la filiation de la vertu. Au commencement était l'action pourrait-on dire. L'action définit la manière dont la vertu « se produit » et s'altère. Il semble donc inévitable, pour comprendre quelle est la nature d'une vertu, de savoir quelle est celle d'une action. Qu'est ce qu'une action pour Aristote ? Quiconque est un peu familier des textes du rhéteur du Lycée rapprochera