Partie 1 : La princesse, Demoiselle Méline est un conte exposant des idées un peu avant-gardistes pour l’époque pendant lequel il est sensé se dérouler. Tous ces personnages évoluent dans une ère de dominance masculine, et manifestement, les frères Grimm, mettent l’accent sur le caractère fort de Méline. « Je ne veux que lui… et je n’en épouserai aucun autre. » 1 Tout commence par l’attitude d’un père qui en réaction au refus d’obéissance de sa fille, use de son pouvoir en l’emmurant en compagnie de la femme de chambre de celle-ci, dans une tour totalement noire. Est-ce une volonté de meurtre de sa part en l’enfermant dans une tombe comme le pense Marc Girard ? Peut-être, mais pour ma part, je l’interpréterais davantage comme une volonté de la retourner au sein de l’utérus, par refus de la voir grandir, de la voir devenir adulte et de lui tenir tête. Dans le noir total, le père remet sa fille dans un état d’être non incarnée, pour une période de sept ans. Dans la Cabale, le sept est le nombre que le créateur employa pour émanciper l’homme, il est la fin d’un cycle et permet le passage vers la huitième année, donc début d’un nouveau cycle qui devient symbole de fécondité et d’ouverture vers tous les possibles. Ceci pourrait donc se traduire par la volonté du père de donner une chance, à sa fille, de renaître au bout de sept ans, plus parfaite en admettant du même coup son incompétence en temps que parent. Pendant ce temps, le prince dit le texte : «...venait souvent prés de la tour et appelait Méline par son no….» 1 Le fait de préciser qu’il l’appelait par son nom, démontre l’importance de l’identification. La nommer, c’est s’en souvenir, c’est la garder dans le monde réel pour éviter de la reléguer au passé, ou empêcher de la faire entrer dans le domaine du rêve. Dans sa réclusion, Mélanie semble s’être domptée dans l’acceptation de sa condition, le seul repère qu’elle peut avoir au temps, c’est son rapport à la nourriture. Alors,