Étude de poeme
L’amour et ses visages
• Mon rêve familier, Paul Verlaine
3. a. Caractérisation de la femme aimée : « […] ni tout à fait la même/Ni tout à fait une autre » (v. 3-4), « Est-elle brune, blonde ou rousse ? » (v. 9), « Son nom […] est doux et sonore/Comme ceux des aimés que la Vie exila » (v. 10-11), « Son regard est pareil au regard des statues » (v. 12), « sa voix lointaine, et calme, et grave » (v. 13), « elle a/L’inflexion des voix chères qui ses sont tues » (v. 13-14). On peut parler d’évocation plutôt que de portrait. Un seul élément offre une caractérisation précise : la voix. Le poème offre l’image d’une figure féminine sans visage. b. Les deux images présentent un même comparant : les morts, des êtres qui appartiennent au passé ou au monde impalpable de la mémoire. Le « portrait » de la femme est mouvant et comme elle insaisissable. Émanation des sensations ou des souvenirs du poète, familière et désincarnée, elle est présence onirique ou fantôme (voir vers 12, 13, 14).
4. La réciprocité de l’amour est soulignée par le jeu sur les pronoms relatifs (« que », « qui ») et personnels (« j’ », « m’ »), la régularité du rythme (« et/que/j’aim(e),/ et/qui/m’aim(e)/ »), les répétitions de mots et de sonorités (« et », « aime »), la répétition de la conjonction « et » qui crée un effet de symétrie.
5. a. La femme est amie et consolatrice. Elle fait montre de compréhension et de compassion, elle peut aussi se faire mère au chevet de l’enfant malade : « les moiteurs de mon front blême » (v. 7). b. Le poète est mélancolique et inquiet. Il se sent seul mais compris par cette femme : répétition de « me comprend » (v. 4, 5) ; « et mon coeur transparent/Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème » (v. 5-6). Il se présente comme un être maladif (« front blême », v. 7) qui attend soutien et reconnaissance. Il est à remarquer que « j’aime » (v. 2) n’apparaît qu’une fois, comme si seul comptait l’amour de la femme. 6. a. Le