être libre, est ce faire ce qu'il me plait?
« Regardez-y de près et vous verrez qu’il ne peut y avoir d’êtres libres. » Diderot affirme ici que nul Homme n’est libre. Mais qu’est-ce que la liberté ? Par définition, la liberté est absence de contraintes. Il peut donc sembler qu’être libre est faire ce que l’on veut. Le plaisir quand à lui, sensation agréable liée à la satisfaction d’un désir, semble permettre l’accès au bonheur et au Bien-être auquel aspire tout Homme. La liberté parait donc être le meilleur moyen de cumuler ses plaisirs afin d’accéder à ce bien-être. Mais être libre, est-ce faire ce qui me plaît ? Le plaisir sans mesure permet-il d’être libre ? L’intempérance n’est-elle pas une entrave à la liberté. Enfin, être libre, n’est-ce pas respecter les limites de la Raison ?
Il semble que, par définition, la liberté autorise tous les plaisirs. Et que, par conséquent, réaliser tous ses désirs, donne une impression de liberté, les choses semblant se dérouler selon notre détermination. Le célèbre personnage de Platon, Calliclès défend cette pensée hédoniste, doctrine faisant du plaisir la valeur suprême. Calliclès pense que l’intempérance, c’est-à-dire, « remplir ses désirs à mesure qu’ils éclosent » (Platon, Gorgias), c’est n’être esclave de personne et suivre ses tendances spontanées. Il semble donc que selon lui, être libre est faire ce qui lui plaît, selon sa propre détermination.
Pour Calliclès, le bonheur est constitué par « le luxe, l’incontinence et la liberté ». Il pense qu’il serait contraire à la nature de réprimer ses désirs et que leur satisfaction sans modération permet d’accéder au bonheur, et donc, selon ses dires, à « la liberté ».
Pour lui, les individus qui louent la tempérance, c’est-à-dire la modération dans l’accomplissement des désirs, sont en réalité des impuissants à jouir. Il pense également que la nature prédestine certains individus à être capable de jouir : c’est une vision manichéenne fondée sur la chance et le