Celui qui n'avait jamais vu la mer

par

Conclusion

On notera cette qualité fondamentale du travail de Le Clézio dans la présente nouvelle : alors même qu’il écrit un recueil destiné à la jeunesse, il n’en bride pas le style et le propos. Beaucoup d’auteurs et éditeurs de jeunesse ont trop tendance à considérer leur public cible comme une petite bande d’idiots qui a besoin de textes très simples, très explicatifs, très lisses, forme sans laquelle il ne manquerait pas d’être totalement perdu. Le Clézio semble prendre le chemin inverse, et le geste est très beau : à aucun moment il n’a l’air de sacrifier quoi que ce soit au profit d’un lecteur cible fantasmé, un réceptacle imbécile d’une histoire prémâchée. Son style est précis, alimenté par un puissant champ lexical de la mer, et tend parfois au lyrisme le plus romantique ; son récit n’en est pas vraiment un, puisque son utilisation du schéma narratif de base n’est pas du tout conventionnel ; son propos est une sorte d’invitation à sortir des sentiers battus, à rêver ou à s’enfuir, à sortir de la norme sociale… Autrement dit, rien n’est simple, explicatif, lisse. C’est comme si Le Clézio avait écri

Inscrivez-vous pour trouver des dissertations sur Conclusion >