La Chute de la maison Usher

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L’atmosphère : décadence et sexualité

Au premier coup d’œil, il s’agit d’un récit d’épouvante assez simple, visant à créer cette sensation. Tout l’attirail du gothique y est. Rien n’y manque – maison isolée, paysans superstitieux, atmosphère lugubre, ancienne salle de tortures au sous-sol, miasmes empoisonnés – et les incidents sont bien là pour faire dresser les cheveux sur la tête, surtout la résurrection finale de Madeline. Mais ce que découvre Poe et ce qui fait de lui un authentique innovateur est que la véritable terreur est interne. Il le dira lui-même lorsqu’on lui reproche ses gothicismes « germaniques » : « Je maintiens que la terreur ne vient pas d’Allemagne, mais de l’âme ». La plus grande partie de la trame se passe au niveau des sentiments, et c’est la peur elle-même qui effraie, bien plus que ce qui peut causer cette peur. Ce ne sont pas des événements externes qui sont la cause de l’effroi.

Car en fin de compte, il ne se passe pas grand-chose dans La Chute de la maison Usher, et même, les quelques événements sont racontés avec le même ton que tout le reste. Un homme arrive chez un ami ; il voit passer

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