Pot-Bouille

par

Narcisse Bachelard

Il est « noceur et braillard ». Long, osseux, laid, sale, ses manières sont répugnantes, sa tenue à table déplorable. Il n’a aucun sens moral, ment, fait « la main sur le cœur » des promesses qu’il n’entend pas tenir. Ainsi, il jure à plusieurs reprises qu’il paiera la dot de sa filleule Berthe, pour balbutier plus tard, en une feinte ivresse, qu’il n’en a pas le premier sou. Ce commerçant rusé et redoutable devient idiot quand il s’agit de sentiments : il entretient une jeune fille qu’il qualifie de pure, Fanny Menu ; cette dernière loge avec sa tante, qui loue les vertus de « Monsieur Narcisse » et exerce tranquillement la fonction d’entremetteuse. Quand son ange de vertu le trompe avec son neveu Gueulin, il les marie, et leur donne cinquante mille francs, ceux-là même qu’il refuse à sa nièce et filleule.

 

Pourtant, ce personnage – heureusement décrit par Zola sous un jour comique – est accueilli voire estimé. Il est riche, donc il a tous les droits, ou presque. La bonne bourgeoisie de l’immeuble de la rue de Choiseul le reçoit, malgré l’embarras que ses répugnantes façons provoquent. Le

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