Marcel est le plus jeune des trois frères. Jean et Ferdinand ne le connaissent pas au début du roman, car Marcel est né en Chine, et découvre la France, la Normandie et ses frères après la mort de la grand-mère Rezeau et le retour des parents en France. Donc, il manque à Marcel ces années partagées avec ses frères qui aurait tissé entre eux une complicité. À l’inverse, c’est avec méfiance que les frères font connaissance : « C’est vous mes frères ? » s’informe-t-il à la descente du train. Folcoche, appliquant la devise « diviser pour mieux régner » va exploiter cette absence de complicité.
Marcel est en effet moins maltraité que ses frères : il mange mieux, on lui réserve certains mets dont Jean et Ferdinand sont privés, et le règlement intérieur établi par Folcoche s’applique avec moins de rigueur pour lui. Cette différence dans le traitement entretient la séparation qui existe de fait entre les frères, ce qui permet à Folcoche d’utiliser son fils comme espion. Peut-on blâmer l’enfant de jouer un double jeu ? Il est pris entre deux feux : d’une part sa redoutable mère et d’autre part