Aimons Nous Vraiment La Liberté

premier roman, le héros, Mersault, tuait Zagreus, nom démarqué de celui que, d'après Nietzsche (La Naissance de la tragédie, chap. X), les anciens attribuaient à Dionysos souffrant. Ce meurtre était celui « d'un nietzschéen qui fabrique lui-même sa liberté et son bonheur», écrit Roger Grenier, qui note que dam cette ébauche, « la notion d'absurde n'a pas encore vu le jour. Mersault veut vivre et être heureux4 ». La prise de conscience que les hommes meurent et ne sont pas heureux, comme l'exprimera

importe ce qui m’arrivera ou ne m’arrivera pas aujourd’hui, il y a une chose dont je suis sûr : c’est que je veux tirer le meilleur parti de cette journée. Je ne permettrai pas que quoi que ce soit vienne me dérober mon bonheur. J’ai le droit de vraiment vivre pendant cette journée, et non pas seulement d’exister. “Peu m’importe ce qui surviendra, je ne permettrai pas aux ennuis, aux difficultés qui pourront entraver mon chemin, de me priver de ma paix et de mon repos d’esprit. Quoi qu’il arrive

Poupette (amie de Philomène et pasionaria), Firmin, le domestique intemporel, se trouveront pris au piège. Lors, vont s'affronter les caractères. Avec ou sans perruque, les cheveux traînant jusqu'à terre ou le crâne poli comme un œuf, l'homme a-t-il vraiment changé depuis le XVIIe siècle ? Comme disait excellemment Monsieur Klebs à Rozalie1 : « Depuis que le monde est monde, depuis le protozoaire, l'oursin, la cellule unijambiste; depuis le Négus, le diplodocus, la diplomatie, ça ne s'est pas du tout

s’ouvrir et se fermer, s’entrouvrant quelquefois, passant d’un état à un autre, jamais en même temps, pour mieux annoncer toute sa dualité. Signifiant tout à la fois, départ/arrivée, commencement/fin, naissance/mort, obscurité/lumière, entrave/liberté, elle nous rappelle que franchir son seuil n’est pas un acte anodin et que si pour la plupart, ces incitations aux voyages, dans l’espace restreint ou infini, dans le temps passé, futur ou suspendu, spectateur ou acteur de l’événement nous ramènent

Gyatso, XIVeme dalaï lama.. . | | L’attachement mène à la conséquence directe de perdre la liberté de soi et de l’autre. Saisir les choses condamne la liberté de mouvement. Lorsque je promène mon chien, je perds l’usage d’un bras : celui qui est attaché à la laisse. Si on me confie dans la rue une mallette de billets de banque, je ne vais plus penser qu’à elle et à sa sécurité, je vais donc perdre ma liberté de penser et d’agir. Problème d’accoutumance et de conditionnement, l’attachement est comme

présence changeait la consistance de l'air. Comme si l'ambiance se modifiait en sa présence. En tout cas elle n'enleva en rien à ma douleur.- Je dois partir Jasper. Prévenir Sam et les autres. Et puis il va devenir comme ... vous autres. Je dois vraiment partir. Désolé.Bonne chance, dit-elle en s'adressant surement à moi.Et puis plus rien. Le reste s'il y en eu un ne me revenait pas. Je repris conscience longtemps après, je le savais.Ma perception du monde avait changée. Je n'étais plus le même

gens qui te haïssent. Les bons et les justes te haïssent et ils t’appellent leur ennemi et leur contempteur ; les fidèles de la vraie croyance te haïssent et ils t’appellent un danger pour la foule. Ce fut ton bonheur qu’on se moquât de toi, car vraiment tu parlais comme un bouffon. Ce fut ton bonheur de t’associer au chien mort ; en t’abaissant ainsi, tu t’es sauvé pour cette foisci. Mais va-t’en de cette ville – sinon demain je sauterai pardessus un mort. » Après avoir dit ces choses, l’homme disparut

Gallimard, 1949, 381 pp. Collection idées. Simone Weil, L’enracinement. (1949) 4 Table des matières Présentation de l’œuvre (pochette verso du livre) PREMIÈRE PARTIE : LES BESOINS DE L’ÂME L'Ordre Là Liberté L’Obéissance La Responsabilité L’Égalité La Hiérarchie L'Honneur Le Châtiment La Liberté d’opinion La Sécurité Le Risque La Propriété privée La Propriété collective La Vérité DEUXIÈME PARTIE : LE DÉRACINEMENT Le Déracinement ouvrier Le Déracinement paysan Déracinement et nation TROISIÈME PARTIE

gens qui te haïssent. Les bons et les justes te haïssent et ils t’appellent leur ennemi et leur contempteur ; les fidèles de la vraie croyance te haïssent et ils t’appellent un danger pour la foule. Ce fut ton bonheur qu’on se moquât de toi, car vraiment tu parlais comme un bouffon. Ce fut ton bonheur de t’associer au chien mort ; en t’abaissant ainsi, tu t’es sauvé pour cette foisci. Mais va-t’en de cette ville – sinon demain je sauterai pardessus un mort. » Après avoir dit ces choses, l’homme disparut

m'apparaît fondée sur deux éléments : sa sincérité renversante et victorieuse — et son effort heureux pour dégager le roman d'une sphère où n'existent que les événements et la psychologie conventionnelle et le maintenir au niveau d'une confession vraiment spirituelle, niveau correspondant à la grande tradition du roman français. Il existe quelques auteurs peu nombreux qui, dans diverses langues et de différents points de vue poursuivent le même effort. Ils forment ce que le Chrétien appelle l'Ecclesia