Albert Camus Les Muets

YASMINA KHADRA CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT roman Julliard 24, avenue Marceau 75008 Paris © Éditions Julliard, Paris, 2008 ISBN 978-2-260-01758-5 «À Oran comme ailleurs, faute de temps et de réflexion, on est bien obligé de s'aimer sans le savoir. » Albert Camus, La Peste. «J'aime l'Algérie, car je l'ai bien ressentie.» Gabriel García Márquez I. Jenane Jato 1. Mon père était heureux. Je ne l'en croyais pas capable. Par moments, sa mine délivrée de ses angoisses me troublait. Accroupi sur un amas de pierraille

circulation des idées et la construction de la conscience de l’individu ». Faut-il remettre la culture au cœur du débat public ? Un premier pas a été accompli cette semaine avec « Avis de tempête ». À suivre. Au soir où l’on évoque la libération de Lisa Camus, ethnologue retenue en otage depuis cinq ans, son ami Hugo se souvient des quelques mois passés en­ semble. Débat avec l’auteur à l’issue de la re­ présentation. À 17 heures, au Petit théâtre de Valliè­ res, à Clermont. ■ THÉÂTRE ■ Avant que tu

pourtant de tort à personne En suivant mon chemin de petit bonhomme2 Mais les braves gens n'aiment pas que L'on suive une autre route qu'eux Non les braves gens n'aiment pas que3 L'on suive une autre route qu'eux Tout le monde médit de moi Sauf les muets, ça va de soi4. Le jour du quatorze juillet5 Je reste dans mon lit douillet La musique qui marche au pas Cela ne me regarde6 pas Je ne fais pourtant de tort à personne En n'écoutant pas le clairon qui sonne Mais les braves gens n'aiment pas que L'on

appelé de ses vœux un théâtre total qui fasse intervenir tous les arts : musique, chant, danse, cinéma. D’une façon générale, les auteurs distinguent ou associent comme ils l’entendent différentes tonalités. Paul Claudel a créé un théâtre poétique ; Albert Camus et Jean-Paul Sartre, un théâtre d’idées ; Eugène Ionesco, un théâtre qui met en évidence les absurdités de la vie et joue avec le langage, etc. 28 Le roman Le roman Le roman est un long récit en prose, qui met en scène des personnages

faïences de la salle de bains. 3 Tout petit déjà, Martial éprouvait de la répugnance pour les huîtres. 4 La danseuse enchaîne les entrechats avec beaucoup d’aisance. 5  L’assistance de mon frère lorsque j’ai installé ce logiciel m’a été précieuse. 6 Même muets, les deux amis ne cessaient d’échanger des signes de connivence. 7 La carrière de cette jeune actrice est compromise par l’insignifiance de son visage. 8 La bienveillance de Farida charme tous ceux qu’elle rencontre. 83 Copiez les phrases et complétez-les

ceux qui ont les deux genres) Finales muettes -ES (ou non) de mots au singulier Remarque : lorsqu’il n’est pas totalement muet, il a un son assez proche du son [ø]. À noter : cheveu, neveu et non ‘cheuveu’, ‘neuveu’. Pour d’autres cas d’E muets, voir les sons [i], [e], [εn], [wa]. 112 1 Orthographe lexicale Le son [ε] de brin (non labial), et [œ de brun (labial) ˜ ˜] Phonèmes Les verbes en EINDRE prennent E, sauf : Retenez l’orthographe des mots suivants contraindre, craindre,

2002 Huannou, Adrien, « Toussaint Louverture le Béninois », in Michel Beniamino et Arielle Thauvin-Chapot, (Dir.), Mémoires et cultures : Haïti, 1804-2004, Limoges, Pulim, 2006, p. 109-117 Mabanckou, Alain, Verre cassé, Paris, Seuil, 2005 Memmi, Albert, Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur, Paris, Buchet-Chastel, 1957 Notre Librairie, n° 83, avril-juin 1986 Ollivier, Émile, Repérages, Montréal, Leméac, 2001 13 Émile Ollivier, Repérages, Montréal, Leméac, 2001, p. 70. Je

Je m’aperçois [donc] que le grand ennemi pour moi, le seul ennemi peut-être et sans doute depuis toujours, c’est, d’une façon générale, le sens »15. C’est cette défiance à l’égard du sens qui l’amène à se tenir à l’écart d’auteurs comme Sartre ou Camus, bien qu’il ait subi l’influence explicite de La Nausée et de L’Étranger : l’existentialisme est un humanisme, et à ce titre il bride dangereusement les possibilités créatrices du romancier, tout comme l’absurde n’est pas une absence de sens mais un

d'échec qui n'est pas sans masochisme : quel plaisir de se couler dans la peau du lâche et d'essuyer l'opprobre tout en jouissant secrètement d'abuser son monde ! Mais à ce jeu dangereux destiné à s'éprouver seul libre, comme le prétendra le Caligula de Camus, Lorenzo ne gagnera rien d'autre que de toucher son propre vide. C'est ici que le drame devient psychodrame, car il n'est pas un seul mensonge de Lorenzo qui ne puisse correspondre à une vérité profonde de son être. On comprend dès lors pourquoi le

quelquefois, arrêtant sur lui ses yeux, une minute. Alors, il sentait ses regards pénétrer son âme, comme ces grands rayons de soleil qui descendent jusqu'au fond de l'eau. Il l'aimait sans arrière−pensée, sans espoir de retour, absolument ; et, dans ces muets transports, pareils à des élans de reconnaissance, il aurait voulu couvrir son front d'une pluie de baisers. Cependant, un souffle intérieur l'enlevait comme hors de lui ; c'était une envie de se sacrifier, un besoin de dévouement immédiat, et d'autant