Causerie Triste

brutal frappé par le Spectre. Horreur ! je me souviens ! je me souviens ! Oui ! ce taudis, ce séjour de l’éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés ; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats ; les tristes fenêtres où la pluie a tra- – 12 – cé des sillons dans la poussière ; les manuscrits, raturés ou incomplets ; l’almanach où le crayon a marqué les dates sinistres ! Et ce parfum d’un autre monde, dont je m’enivrais avec une sensibilité perfectionnée

brutal frappé par le Spectre. Horreur ! je me souviens ! je me souviens ! Oui ! ce taudis, ce séjour de l’éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés ; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats ; les tristes fenêtres où la pluie a tra- – 12 – cé des sillons dans la poussière ; les manuscrits, raturés ou incomplets ; l’almanach où le crayon a marqué les dates sinistres ! Et ce parfum d’un autre monde, dont je m’enivrais avec une sensibilité perfectionnée

techniques. Vogue des –isme (notion d’école). Apollinaire se moque des –isme. Cependant il va lui aussi créer des mouvements comme l’orphisme. L’esthétique d’Apollinaire ne nécessite pas bcp de développement. Il faisait bonne impression dans ses causeries. Pour Apollinaire la poésie est liée à l’expérience, c’est un mélange entre l’imaginaire, l’irréel et le vécu. Ces associations produisent une vérité qui va aller à l’encontre de l’héroïsme épique. Celui qui est affecté par la guerre, par l’amour

frappé par le Spectre. Horreur ! je me souviens ! je me souviens ! Oui ! ce taudis, ce séjour de l’éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés ; la cheminée sans fl amme et sans braise, souillée de crachats ; les tristes fenêtres où la pluie a tracé des sillons dans la poussière ; les manuscrits, raturés ou incomplets ; l’almanach où le crayon a marqué les dates sinistres ! Et ce parfum d’un autre monde, dont je m’enivrais avec une sensibilité perfectionnée, hélas

il nous faut poursuivre jusqu’à dix-neuf heures, sans relâche, sans nourriture et même sans pouvoir nous rafraîchir au robinet dont l’eau coule dans un tonneau qui déborde. Cela se passe à la mi-août dans une atmosphère de feu. Ce qu’il y a de plus triste à mon avis est de voir les Arbeitsfuehrer tous juifs battre de préférence leurs coreligionnaires avec une brutalité sans égale, cherchant les places les plus sensibles. Ils nous battent également mais pas aussi souvent. Un jour, je suis enseveli par

fin de La Fausse monnaie, Pl. I, p. 324. 53. On en lira plus loin le texte, dans la n. 467 à L'Héautontimorouménos. Selon G. Blin (Résumés de cours, Annuaire du Collège de France, 1967-1968), la première partie du canevas a pu passer dans Madrigal triste. 54. Article proposé en juillet 1857 par Barbey au Pays, et refusé. 55. Rapport au ministère de l'Intérieur, cité dans Cl. Pichois et J. Ziegler, Baudelaire, p. 343-344: le juge d'instruction devait finalement retenir treize poèmes, pour atteinte

Chevelure dans la Revue française. EN JUIN Salon de 1859 dans la Revue française. 15 SEPTEMBRE Les Sept Vieillards et Les Petites Vieilles dans la Revue Contemporaine. 1860 EN JANVIER Le Squelette Laboureur, Le Cygne, A une Madone dans La Causerie. 1ER JANVIER Baudelaire, croulant sous les dettes, passe un nouveau contrat avec Poulet-Malassis pour une seconde édition des Fleurs du Mal et des Paradis Artificiels. 13 JANVIER Première crise cérébrale. 15 JANVIER Jusqu'au 31 Janvier, Un

5 février : « Le Protecteur » (signé Maufrigneuse)  10 février : « Le Parapluie »  12 février : « Idylle » (signé Maufrigneuse)  17 février : « La Parure »  22 février : « Une vente » (signé Maufrigneuse)  25 février : « Causerie triste »  26 février : « Vains Conseils » (signé Maufrigneuse)  3 mars : « La Mère Sauvage »  9 mars : « Le Gueux »  11 mars : « Rencontre » (signé Maufrigneuse)  15 mars-26 avril : « L'Héritage »  16 mars : « Le Bonheur »

brutal frappé par le Spectre. Horreur! je me souviens! je me souviens! Oui! ce taudis, ce séjour de l'éternel ennui, est bien le mien. Voici les meubles sots, poudreux, écornés; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats; les tristes fenêtres où la pluie a tracé des sillons dans la poussière; les manuscrits, raturés ou incomplets; l'almanach où le crayon a marqué les dates sinistres! Et ce parfum d'un autre monde, dont je m'enivrais avec une sensibilité perfectionnée, hélas

être bleu Que le bonheur n’est pas un quinquet2 de taverne3 Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne Où l’homme ne sait plus ce que c’est qu’être deux Tu m’as pris par la main comme un amant heureux […] Qui parle du bonheur a souvent les yeux tristes N’est-ce pas un sanglot de la déconvenue4 Une corde brisée aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues5 Terre terre voici ses rades6 inconnues Louis Aragon, extraits