François Roger de Gaignières

siècle, la notion de « patrimoine » (du latin patrimonium, héritage du père) se définit étymologiquement par extension comme l'ensemble des biens hérités de la famille1. On peut citer comme précurseur, au xviie siècle, le collectionneur François Roger de Gaignières (1642-1715) qui parcourt toute la France pour sauver la mémoire du Moyen Âge en faisant dessiner les monuments et objets d'art et en accumulant des copies de documents historiques dans la lignée des bénédictins mauristes, des manuscrits

monsieur le Secrétaire perpétuel, monsieur le Président, mes chers confrères, mesdames, messieurs, Trois grandes figures des lettres ont inventé en France le patrimoine et parrainé la naissance du service des monuments historiques : Victor Hugo, François Guizot et Prosper Mérimée. Avant même de publier en 1831 Notre-Dame de Paris dont le prodigieux succès popularise la cause des cathédrales, Hugo déclare en 1825 la guerre aux démolisseurs, ceux de la « bande noire » qui sévit alors dans le dépeçage

tout les statues et monument en bronze de la monarchie abolie. Les statues de bronze des tombeaux ainsi que les gisants en métaux furent enlevés et fondus. Parmi ceux-ci, la tombe de Charle II disparut à tout jamais. Seul des dessin de François Roger de Gaignières nous en garde le souvenir ainsi que la description faite par Violet le duc dans son dictionnaire raisonné de L'architecture. La disparition de ce magnifique tombeau, unique en son genre, laisse un vide majeur dans la nécropole royale

mars 2007. Le Moyen-Âge et l'Ancien Régime considéraient le patrimoine comme des édifices appartenant aux princes et aux Rois. La notion de « patrimoine historique » n'existait pas, excepté pour quelques érudits tels Bernard de Montfaucon, Roger de Gaignières et Aubin-Louis Millin de Grandmaison. Et, encore, ces hommes, comme tous ceux du Moyen-Âge, vénéraient plus les traces, que l'on avait du passé, principalement à travers les sceaux et les médailles. Les biens nationaux, constitués à la faveur