Guermantes

qui était tellement différent de lui-même, tout en n’ayant à sa disposition que son propre corps ! » (c’est moi qui souligne). Je vous cite à présent l’excipit du roman, et la métaphore des échasses : « Je venais de comprendre pourquoi le duc de Guermantes, dont j’avais admiré en le regardant assis sur une chaise combien il avait peu vieilli bien qu’il eût tellement plus d’années que moi au-dessous de lui, dès qu’il s’était levé et avait voulu se tenir debout, avait vacillé sur des jambes flageolantes

Goncourt pour 'A l'ombre des jeunes filles en fleurs', le deuxième volet de la 'Recherche'. Dans l'ensemble de son oeuvre, il questionne les rapports entre temps, mémoire et écriture, tout en suivant les personnages récurrents comme Albertine, Mme de Guermantes... Connu pour la longueur de ses phrases parsemées de relatives au rythme dit 'asthmatique', Marcel Proust reste une référence et un monument incontestable de la littérature française. Marcel Proust est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris

s'ouvre par la réception mondaine que donne Mme Verdurin, une snob ambitieuse qui cherche à attirer chez elle les meilleurs esprits, le dernier tome (Le temps retrouvé) se termine par la réception que donne cette même Mme Verdurin devenue Duchesse de Guermantes. Être dans les faveurs de cette femme, c'est devenir son égal. Beaucoup de personnages n'ont donc pour seule préoccupation que de se faire admettre dans les repas qui constituent la trame de cette œuvre. Être admis à une table nous rend l'égal des

Boutique obscure (Denoël, 1978) ; Le Rêve et le Texte (Seuil, 1990) Proust (Marcel) – A la Recherche du temps perdu (La Pléiade, 4 vol. 1987-1989) ; Du côté de chez Swann, p. 50, 108 ; A l’ombre des jeunes filles en fleur II, p. 176178 ; Le côté de Guermantes : p. 385-387 ; Sodome et Gomorrhe, p. 371-375 ; La Prisonnière, p. 582, 631, 689-692 ; Dominique Mabin - Le sommeil de Marcel Proust (PUF, 1982) Schnitzler (A.) – Nuit de Printemps dans la salle de dissection (1880) ; Chant d’Alkandi (1889)

fresque dans laquelle lauteur transpose lexprience de sa vie. Retir du monde depuis plusieurs annes, le narrateur se rend une soire mondaine lors de laquelle il croise danciennes connaissances mtamorphoses par la vieillesse. Le vieux duc de Guermantes ne sortait plus, car il passait ses journes et ses soires avec elle1. Mais aujourdhui, il vint un instant pour la voir, malgr lennui de rencontrer sa femme. Je ne lavais pas aperu et je ne leusse sans doute pas reconnu, si on ne me lavait clairement

suivante lui vaut la gloire. Ses dernières années sont une lutte incessante contre la maladie. En 1919 il publie Pastiches et Mélanges et il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur. L'œuvre pendant ce temps continue à paraître avec le Côté de Guermantes I en 1920 et II en 1921, Sodome et Gomorrhe 1 en 1921 et II en 1922. Il travaille sans relâche à l'écriture des six livres suivants À la recherche du temps perdu, jusqu'en 1922 où il meurt, le 18 novembre, épuisé, emporté par une bronchite mal soignée

voyage que, bien entendu, il ne fera pas. Dans les jeunes filles en fleur, San Marco surgit évoqué par la sonate de Vinteuil : les tableaux d’Elstir, les tissus de Fortuny, insinuent en lui le désir, brûlant comme un amour, de Venise. Dans Du Côté de Guermantes surgissent ça et là, tout à coup, sans raison apparente, des évocations comme celle-ci : « Ainsi, plus tard, à Venise, bien après le coucher du soleil, quand il semble qu’il fasse tout à fait nuit, j’ai vu grâce à l’écho, invisible pourtant, d’une

l'accoutumance » * Le romancier Proust : grâce à l'art, donc à la poésie, « le monde (qui n'a été créé qu'une fois, mais aussi souvent qu'un artiste original est survenu) nous apparaît entièrement différent de l'ancien mais parfaitement clair » (Le Côté de Guermantes, II, chap. 1, 1920) ------------------------------------------------- Le choix du plan * La consigne donne des indices sur la forme que doit prendre le devoir, sur le plan : « a-elle pour fonction de… ou de… ? » propose une alternative entre

directement à l'histoire, qui font qu'en réalité, dans l'univers de Proust une duchesse est une paysanne snobinarde qu'un enfant, un jour, a prise n pour Geneviève de Brabant me Et qui sait si, lorsque la . Recherche a été refermée, M Verdurin, devenue Guermantes, n'est pas, elle aussi, déifiée par un autre adolescent en mal d'idéalisation. C'est ce qui fait que, dans une certaine mesure, Proust n'a jamais pu, ou su, se dégager du pastiche, et donc de l'historicité et de l'événementiel. Car l'histoire, qu'est-ce

passage de Flaubert à Proust lui-même. Sans doute, cette nouvelle beauté, au second degré, qu'il y a non plus simplement à être mais à suggérer autre chose que ce que l'on est, ou à être à la fois ce que l'on est et autre chose, pavé de la cour de Guermantes et pavé du baptistère de Saint Marc, n'est-elle réellement pour Proust qu'une façon détournée, mais nécessaire, d'atteindre la beauté (ou la vérité, ces deux termes étant équivalents chez lui) première, la beauté de l'être. La découverte de ce détour