Guillevic Les Charniers

COMMENTAIRE DE “LES CHARNIERS” (Guillevic 1947) En 1945 Guillevic a écrit le poème, après qu’il lit France-Soir dont l’affiche est la photo d’un charnier de camp nazi. Dans le poème Guillevic, il s’agit de rester sur le sujet, sur l’objet du poème, ne pas le quitter un seul moment. Pas de digression, pas de comparaison mais rester là pour essayer de comprendre, ou décrire cette perplexité face à ces morts pour qui on ne peut rien. Et finalement, l’hommage ultime auquel personne n’osera se livrer

d'Arthur Rimbaud -du "Hareng saur" de Charles cros -des "Conquérants" de José Maria de Heredia -de "L'écrevisse" de Guillaume Apollinaire -du "Poisson" de Paul Eluard -de "Elégie des eaux" de Léopold Sédar Senghor -de 'La vague" de Eugène Guillevic -et de "La rivère endormie" de Claude Roy Bonne lecture Le bateau ivreComme je descendais des Fleuves impassibles,Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,Les ayant cloués nus aux poteaux

notre espoir. René Guy Cadou, « Pleine poitrine », 1973 Passez entre les fleurs et regardez : Au bout du pré c'est le charnier. Pas plus de cent, mais bien en tas, Ventre d'insecte un peu géant Avec des pieds à travers tout. Le sexe est dit par les souliers Les regards ont coulé sans doute ; - Eux aussi Préféraient les fleurs * A l'un des bords du charnier, Légèrement en l'air et hardie Une jambe - de femme Bien sûr - Une jambe jeune Avec un bas noir Et une cuisse Une

cette liberté n’est pas évoquée sous son aspect politique ou social, et, par là, contribue à la libération effective de l’homme. Benjamin Peret, Le Déshonneur des poètes (1945) * « La poésie est exécutoire », disait Paul Eluard. Son ami Guillevic reprend ce terme et en fait le titre d’un recueil de poèmes où il rend notamment hommage à ses camarades disparus pendant la guerre : Gabriel Péri, Max Jacob, par exemple. Souvenir À la mémoire de Gabriel Péri. Ce n’est pas vrai qu’un mort

utilise plusieurs outils : les métaphores, qui est un procédé qui consiste, par analogie, à donner à un mot un sens qu'on attribue généralement à un autre. Dans le poème de Eugène Guillevic "Les charniers", tiré du recueil Exécutoire, il nous parles des horreurs de la guerre, mais plus particulièrement des horreurs des charniers. Il utilise la métaphore <<Pas plus de cent, mais bien en tas/ Ventre d'insecte un peu géant>>, ici la métaphore accentue le fait que les corps étaient en tas, et

Et l’enfant blond et frais s’écrie en riant : Feu ! […] Victor Hugo, L’année terrible Les charniers Passez entre les fleurs et regardez : Au bout du pré c'est le charnier. Pas plus de cent, mais bien en tas, Ventre d'insecte un peu géant Avec des pieds à travers tout. Le sexe est dit par les souliers Les regards ont coulé sans doute ; - Eux aussi Préféraient les fleurs * A l'un des bords du charnier, Légèrement en l'air et hardie Une jambe - de femme Bien sûr - Une jambe jeune Avec un bas

qualités des disparus, souvent anonymes, que d’évoquer la violence et l’injustice de leur mort. C’est ainsi que l’hommage aux disparus peut prendre la forme de la peinture de l’horreur. C’est le cas dans le poème « Les charniers », publié dans Exécutoire (1947) qu’Eugène Guillevic dédie aux victimes des massacres à grande échelle. Trois siècles avant, Agrippa d’Aubigné n’hésitait pas à décrire dans Les Tragiques l’horreur des guerres de religion qui ont déchiré la France. Une certaine poésie épique

Maurice, …………………………………… page 5, 8, 13 CHARPENTREAU, Jacques, …………………………. page 8 CHÉDID, Andrée, ……………...……………………… page 5 DESNOS, Robert, ……………………………………… page 8, 10, 12 ÉLUARD, Paul, ………………..………………………. page 19 GAUTIER, Théophile, ………………………………… page 16 GUILLEVIC, Eugène, ………………………………… page 7 HEREDIA (de), José-Maria, …………………………... page 23 HUGO, Victor, ………………………………………… page 7, 17 JEAN, Georges, ………………………………………... page 11 NERVAL (de), Gérard, ………………………………... page 6, 7, 19, 20, 22 POSLANIEC, Christian, ………………………………

(1187), texte édité et transposé en français moderne par Michel Boyer et Monique Santucci, Paris, Champion, 1983. Villon, François, Le Testament, notamment les strophes CLXII à la fin du poème (de « Quand je considère ces testes/ Entassées en ces charniers […] » à la « Ballade de conclusion »), Paris, Le Livre de poche, coll. Lettres gothiques, 1991. Ministère de l’éducation nationale (DGESCO – IGEN) Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours http://eduscol.education.fr/ressources-francais-1ere

3 Il était une fois trois sœurs. La première est demandée en mariage par un veuf qui lui confie une clé et un œuf. Il lui recommande de prendre soin de l’œuf et de ne jamais ouvrir la pièce fermée à clé. Elle transgresse l’interdit, découvre le charnier des épouses assassinées et tache l’œuf de sang. À son retour, l’homme découvre sa faute et la tue. Il demande alors la main de la seconde sœur qui fait les mêmes erreurs et subit le même sort. Mais la troisième sœur met l’œuf à l’abri avant d’ouvrir