Je Suis La Plaie Et Le Couteau Je Suis Le Soufflet Et La Joue Je Suis Les Membres Et La Roue Et La Victime Et Le Bourreau

bat à la charge ! » sont vraiment horribles et violents. Mais cette haine et cette violence est en réalité retournée contre lui. Dans l’avant dernier quatrain, il se vise lui-même : « Je suis la plaie et le couteau ! Je suis le soufflet et la joue ! Je suis les membres et la roue, Et la victime et le bourreau ! ». On comprend alors que les propos horribles qu’il tient ne sont en réalité que l’incarnation de son propre mal-être dans son Spleen. II/ Mais l’art poétique a le privilège prodigieux de faire

symphonie,Grâce à la vorace Ironie Qui me secoue et qui me mord ?Elle est dans ma voix, la criarde ! C'est tout mon sang, ce poison noir ! Je suis le sinistre miroir Où la mégère se regarde.Je suis la plaie et le couteau !Je suis le soufflet et la joue !Je suis les membres et la roue, Et la victime et le bourreau !Je suis de mon cœur le vampire, - Un de ces grands abandonnés Au rire éternel condamnés, Et qui ne peuvent plus sourire ! (Recueil : Les fleurs du mal) La Luxure | Bernard Dimey« La

précipiter dans ses ténèbres vides      De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,           Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,      Par où fuiraient mille ans de sueurs et d'efforts,      Quand même elle saurait ranimer ses victimes,      Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.           La Haine est un ivrogne au fond d'une taverne,      Qui sent toujours la soif naître de la liqueur      Et se multiplier comme l'hydre de Lerne.           - Mais les buveurs heureux

à la vorace Ironie  Qui me secoue et qui me mord ? Elle est dans ma voix, la criarde !  C'est tout mon sang, ce poison noir !  Je suis le sinistre miroir  Où la mégère se regarde. Je suis la plaie et le couteau ! Je suis le soufflet et la joue ! Je suis les membres et la roue,  Et la victime et le bourreau ! Je suis de mon cœur le vampire,  - Un de ces grands abandonnés  Au rire éternel condamnés,  Et qui ne peuvent plus sourire ! Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal Causerie

outre favorable aux phénomènes d'énumération, d'accumulation et d'anaphores ou d'hypozeuxes (parallélisme appuyé de groupes syntaxiques avec une répétition du même patron syntaxique : « Je suis la plaie et le couteau / Je suis le soufflet et la joue / Je suis les membres et la roue/ Et la victime et le bourreau ! » (Baudelaire)) ; on sera particulièrement attentif aux phénomènes d'asyndète (absence de liaison par coordination) ou au contraire de polysyndète (excès de coordination : « Mais tout dort, et


 Qui me secoue et qui me mord ?

 Elle est dans ma voix, la criarde ! 
 C'est tout mon sang, ce poison noir ! 
 Je suis le sinistre miroir 
 Où la mégère se regarde.

 Je suis la plaie et le couteau !
 Je suis le soufflet et la joue !
 Je suis les membres et la roue, 
 Et la victime et le bourreau !
 
Je suis de mon cœur le vampire, 
 Un de ces grands abandonnés 
 Au rire éternel condamnés, 
 Et qui ne peuvent plus sourire ! Paragraphe argumentatif : Tout d’abord, la toute

une part de liberté à l'imagination du lecteur.  L'Héautontimorouménos » témoigne aussi de cette scission. « Bourreau de lui-même », comme l'indique le titre du poème, le « je », « faux accord dans la divine symphonie », est tiraillé par des forces contraires : Je suis la plaie et le couteau ! Je suis le soufflet et la joue ! Je suis les membres et la roue, Et la victime et le bourreau ! Je suis de mon cœur le vampire. Le poème devient alors un espace de dissonances qui, dans un même mouvement

vieux flacon désolé, Des crépit poudreux, sales, abjects, visqueux, fêlés.Charles Baudelaire * Parallélisme (hypozeuxe) : c’est la reprise du même patron syntaxique. Ex : Je suis la plaie et le couteau ! Je suis le soufflet et la joue ! Je suis les membres et la roue ! Et la victime et le bourreau. * L’anaphore rhétorique : c’est la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début d’une phrase ou d’un vers. * L’épiphore : c’est la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots

…Je suis le sinistre miroir Où la mégère se regarde ! Je suis la plaie et le couteau Je suis le soufflet et la joue Je suis les membres et la roue. Et la victime et le bourreau ! Je suis dans mon cœur le vampire, Une de ces grands abandonnés Au rire éternel condamné, Et qui ne peuvent plus sourire. Cet extrait de l’Héautontimoroumenos écrit au 19ième siècle et qui en Grec signifie «  bourreau de soi-même » évoque ici la torture que l’homme peut s’infliger. Il nous pousse

presque nul, puisque le seul moyen , la chauve souris, perd ses repères, est désorienté dans ces conditions. L’araignée est désignée comme une allégorie du spleen qui tisserais sa toile de mélancolie dans le « cerveau », dans les pensées de sa victime, ainsi le spleen se propagerait en elle, petit à petit pour prendre toute la place sans qu’elle ne s’en rende compte. Nous pouvons le voir grâce à l’enjambement: « Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux