La Vérité Du Romancier Conforme Au Réel

l'importance de la mémoire comme systématisation, et de la métaphore comme matière sensible et qui donnent ensemble au style proustien toute sa légitimité et son ampleur. Mais ces principes qui sont au fond des formes imaginatifs qui procurent au romancier des schémas pour ses héros, ne sont vrais et modernes que parce qu'ils sont pris dans l'espace c'est-à-dire en évoluant, et en retraçant la genèse de leur conception. Dans ce sens, nous avons essayé de suivre le développement que donne

pour celle de la nature, tout comme c'était l'officier qui, dans la première scène, espérait un dénouement de comédie. Le marquis de Calatrava et ses fils, en revanche, n'entendent manifestement pas cette voix et le dénouement de Marmontel, bien conforme à l'idéal diderotien, est remplacé par son exact négatif, dans l'acception photographique du terme : si don Alvaro et Léonore se retrouvent à leur insu dans la même retraite, comme Maurice et Valérie, ce n'est pas pour que la vie triomphe mais pour

CHAMPSEIX, professeur à l’université Lyon 1 Bruno GELAS, professeur à l’université Lyon 2 A Jean-Marc. 3 « L’esprit du roman est l’esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses. C’est la vérité éternelle du roman, mais qui se fait de moins en moins entendre dans le vacarme des réponses simples et rapides qui précèdent la question et l’excluent. » Milan Kundera Contrat de diffusion Ce document est diffusé sous le contrat Creative Commons

lesquelles une bonne chance ne se soit pas présentée au moins une fois; mais nous sommes entourés de forces malfaisantes qui sont toujours prêtes à sortir d'une embuscade, pour se précipiter sur nous et nous terrasser; de là naissent des souffrances très réelles qui provoquent la sympathie de presque tous les hommes, même de ceux qui ont été favorablement traités par la fortune; aussi la littérature triste a-t-elle eu des succès à travers presque toute l'histoire [6]. Mais on n'aurait qu'une idée très imparfaite

pensée du philosophe hongrois G. Lukács (1885-1971) qui a exercé dans ce domaine une grande influence entre les années 30 et 60. Pour Lukács l'œuvre est une totalité qui a pour fonction de donner une figure aux contradictions du monde historique "réel". De cette thèse découle un critère d'évaluation esthétique : les œuvres les plus accomplies, qu'il nomme "réalistes", sont celles qui accomplissent le mieux cette fonction. Les romans de grande valeur comportent ainsi des personnages "typiques", qui

élégance, mondain plus que désillusionné, I'auteur créa un monde encore charmant et riant, tandis que sa critique allait bientôt se faire plus âpre dans ‘’Marina di Vezza’’. Lorsque le livre parut en 1921, I'après-guerre crut qu'elle avait trouvé son romancier au même titre que Morand ou Giraudoux. Par la fantaisie, la grâce et l'écriture, cette satire nuancée d'une Angleterre puritaine et esthète constituait un début remarquable. ____________________________________________________________ _____________________

africains (Wendo Sore, dans Ata ndele Mokili ekobaluka, Kallé Jeef 1 dans Indépendance), aux arts plastiques, celui du maître Liyolo 2, par exemple, avec la statuette de la foire de Kinshasa en 1972, et aux œuvres littéraires produites par les romanciers africains. En effet, en Afrique, tout comme ailleurs, et selon son fondement, toute œuvre artistique ou littéraire tire son origine dans la société où elle est produite. En d’autres termes, toute œuvre 1 Wendo Sore est le pionnier de la

siècle! (romans! réalistes!ou!naturalistes!que!nous!connaissons,!mais!aussi!tous!leurs!pâles!épigones!et! alimentaires! queues! de! comètes,! qui! font! la! lecture! commune! de! l’époque)! trouvera! ultérieurement!un!écho!dans!les!mots!des!Nouveaux!Romanciers,!ceux!de!RobbeEGrillet! «!Sur!quelques!notions!périmées!»!pour!la!partie!théorique,!et!beaucoup!d’œuvres,!pour! la!partie!en!acte!:!les!corrélations!ne!manquaient!pas.!Au!minimum,!les!copies!pouvaient! noter!ce!caractère!prophétique,!et!pourquoi

la guerre était un simulacre et que donc les armes était inoffensives comme les blessures de ses compagnons étaient des effets spéciaux (donc un fou de guerre). Breton fut intéressé par les raisonnements délirant de cet homme car il y voyait une vérité subjective: il voyait ces discours comme le reflet d’une subjectivité absolue. Il le compare à la méthode scientifique de Descartes durant sa crise. En effet, il dit, la réalité d’après moi seulement ceux que nos sens perçoivent et elle n’est pas

bien d'un étrange royaume dans lequel on prend la peine d'énoncer des lois, dans lequel on s'efforce de les respecter mais en méconnaissant ou en déniant leur rigueur. Tous ces arrangements avec la loi sont des traits qui dessinent une figure du monde réel. Le coeur du théâtre de Marivaux est bien ici : chercher à dire le monde vrai. Et si la question de l'amour est si centrale, c'est qu'elle est un paradigme de cet endroit de l'équivoque, de l'ambiguïté où le rêve déborde sur la réalité de façon si