Monologue De Triboulet

à quoi s’ajoutent des démêlés avec les théâtres eux-mêmes. La représentation de Marion Delorme dans une version remaniée, à la salle de la Porte SaintMartin en 1831, sont houleuses. Le roi s’amuse, drame en vers dont le héros est le pathétique Triboulet, fou du roi, et qui évoque la cour de François Ier, est interdit immédiatement après la première à la Comédie-Française (novembre 1832). Viennent ensuite trois drames en prose : en 1833, Lucrèce Borgia, qui triomphe en février, et Marie Tudor, dont

« Vous êtes mon seigneur vaillant et généreux[20] ». La diction maladroite des acteurs peut aussi faire sonner ridiculement un vers aux oreilles des spectateurs, et contraindre à son affaiblissement poétique : tel est l’exemple fameux du début du monologue d’Hernani à l’acte I, scène IV, coupé par Firmin à l’hémistiche : « Oui, de ta suite, ô roi ! de ta suite ! – j’en suis » laissait résonner « de ta suite j’en suis[21] ! », au grand plaisir des classiques… et de l’acteur improvisateur Frédérick Lemaître

la basse continue du ton –l’ironie railleuse de Notre-Dame de Paris. Plusieurs des expansion lyriques caractéristiques du drame hugolien en relèvent aussi : tirades d’Hernani effrayant dona Sol au premier acte, de Ruy Gomez devant les portraits, monologue de Don Carlos au tombeau de Charlemagne, de Ruy Blas invoquant Charles-Quint. Mais presque rien ne distingue ces méditations de celles du voyageur, incapable de voir monument ou paysage sans remémoration rêveuse du passé dont ils gardent la trace

histoire, il y a d’autres personnages intéressants : le grotesque Biassou, l’un des agitateurs ; le sergent Thadée ; le bouffon Habibrah qui hait les maîtres qui se divertirent de sa difformité et qui périt en voulant se venger (première esquisse de Triboulet du ‘’Roi s’amuse’’) ; enfin, le chien de Bug-Jargal, petite note émouvante savamment mise en valeur. Hugo se moqua aussi de la simplicité du roman sentimental sous la Restauration. En 1826, il donna une seconde version de son roman qui, si l’on

cette réécriture, il introduit le personnage d’Habibrah. C’est une espèce de sorcier, de gourou des esclaves noirs. Le personnage d’Habibra est la première incarnation d’un personnage extrêmement récurrent du personnage du monstre (cf. Quasimodo, Triboulet, Gwynplain, Han D’Island, etc). Il y a une fascination pour un personnage hors-norme. C’est un personnage qui sort des normes esthétiques. Cette monstruosité physique de ce personnage va lui donner toute une valeur symbolique. La difformité du personnage

histoire, il y a d’autres personnages intéressants : le grotesque Biassou, l’un des agitateurs ; le sergent Thadée ; le bouffon Habibrah qui hait les maîtres qui se divertirent de sa difformité et qui périt en voulant se venger (première esquisse de Triboulet du ‘’Roi s’amuse’’) ; enfin, le chien de Bug-Jargal, petite note émouvante savamment mise en valeur. Hugo se moqua aussi de la simplicité du roman sentimental sous la Restauration. En 1826, il donna une seconde version de son roman qui, si l’on

ici, cela fait clownesque et puéril ; on croit voir se déchaîner contre les vivants et les morts un de ces bouffons aux allures inquiétantes. De temps en temps, on a envie de châtier le paillasse à coups de pantoufle, comme François Premier quant Triboulet passait les bornes. On se retient parce que le fou du roi ne jouera pas toujours son rôle de fou. C’est, au fond, un homme comme les autres, en un temps pas comme les autres. Ce qu’il dit, là, non sans divaguer énormément (en bon français), il le

venin, cœur expirant, la mort ... " et d’autres mortes évoquées : Œnone (v19.20) / Hippolyte " ce qui reste "(V40) et un référence à l'Achéron (descendre chez les morts).Enfin, la solitude de Phèdre est assez frappante : sa tirade s'apparente à un monologue ou un soliloque : à qui parle-t-elle ? On observe en effet ni " tu" ni "vous ". A cela s’ajoute un aveuglement progressif qui la coupe des humains et la fait " descendre chez les morts ". Phèdre semble isolée, retranchée des vivants et de la lumière

s’ajoutent des démêlés avec les théâtres eux-mêmes. La représentation de Marion Delorme dans une version remaniée, à la salle de la Porte Saint- Martin en 1831, sont houleuses. Le roi s’amuse, drame en vers dont le héros est le pathétique Triboulet, fou du roi, et qui évoque la cour de François Ier, est interdit immédiatement après la première à la Comédie-Française (novembre 1832). Viennent ensuite trois drames en prose : en 1833, Lucrèce Borgia, qui triomphe en février, et Marie

quelconque 9 dans sa vie, il a dû remarquer qu’un des moyens les plus sûrs d’abréger cet exercice est de se parler à soi-même. Or, sans doute notre jeune homme était habitué aux factions, car à peine avait-il commencé la sienne qu’il s’adressa le monologue suivant : – Ce n’est point là assurément qu’elle demeure. Ce matin après la messe, et ces deux derniers dimanches où je n’ai osé la suivre que des yeux, – niais que j’étais ! – elle ne prenait pas le quai à droite, mais à gauche, et du côté de la