Noix de pécan

vivre à la dure » comme tout un chacun. N’était-ce pas ce qu’il était en train de faire, d’ailleurs ? Assis au volant de sa voiture de location sur le parking d’un vaste magasin de vente au détail à prix cassés de Chattanooga – tu parles d’un nom à la noix pour une ville ! –, il contemplait la foule des travailleurs qui profitaient de leur pause déjeuner pour se ruer à l’intérieur de la grande surface. Un rapport sommaire à propos de parents affolés était remonté jusqu’à ses supérieurs de la Garde palatine

notre voyage au centre de la terre Ŕ tout cela sans quitter le territoire de Gatlin. Contrairement à Link, qui avait consacré son congé à regarder le foot à la télé, à dérouiller ses cousins et à essayer de déterminer si la boule de fromage aux noix de pécan avait ou non des oignons à l’intérieur cette année. D’après lui, couvaient des ennuis d’une autre espèce qui, ce matin, avaient l’air tout aussi dangereux. Sa mère avait passé les dernières vingt-quatre heures au téléphone, enfermée dans la cuisine

quelque chose de trop féminin pour ces moments passés entre hommes. À la pêche, ils n'avaient besoin que d'une bonne bière bien fraîche et d'une poignée de vers de terre. Et, les jours de chance, d'un gâteau de patates douces ou d'une tourte à la noix de pécan sortant des mains aimantes de Ma'Cobb's. Les années s'étaient écoulées sans modifier ce programme. Le fleuve lui-même avait peu changé. Le vieux pêcher avait fini par mourir trois hivers plus tôt, laissant plusieurs rejets qui s'étaient développés