Pandurie

Un général dans la bibliothèque, Italo Calvino En Pandurie, une nation illustre, un soupçon s'insinua un jour dans les esprits des hauts officiers : les livres pouvaient contenir des opinions contraires au prestige militaire. En effet, à la suite de procès et d’enquêtes, il était apparu qu'une grande quantité de livres, modernes et anciens, panduriens et étrangers, partageait cette habitude désormais si répandue de considérer les généraux comme des personnes qui peuvent elles aussi se tromper et

18 Mars 1923, Pandurie, 12H34 Cela fait un mois que nous sommes arrivés à la bibliothèque, un mois que le général et ses officiers lisent pour savoir ce qu'il est bon pour nous ou pas de lire... Pourquoi n'aurait-on pas le droit de lire ce que l'on veut ?! De toutes façon, si ils croient que moi, Gillian, soldat de la seconde compagnie, vais m'empêcher de lire ce que notre état a décidé que je ne lirais pas ! Ils se trompent lourdement ! Tu entendrais les officiers s'exclamer quand ils font la

confrontés à des idées nouvelles où « toutes les idées les moins discutables pour les bien-pensants de Pandurie » peuvent trouver refuge. Ainsi, ces militaires sans culture ou limités intellectuellement (l’un [des](…) camarades, « analphabète ») goûtent aux plaisirs de la lecture et du livre, apprennent de nouvelles choses… La situation initiale, présentant « une nation illustre », la Pandurie, est ébranlée par un élément perturbateur introduit par un verbe au passé simple de l’impératif, « s’insinua

du monde » Eclair : éclair de lucidité consistant à entrevoir de façon évidente que le sens du monde repose sur des conventions que rien ne justifie Un général dans la bibliothèque *emprunte les traits du conte : un jour, un beau matin Lieu : La Pandurie (imaginaire) Personnages stéréotypés Eloge de la littérature et de l’apologie Proust : « miracle fécond d’une communication au sein de la solitude » Général Fedina, bibliothécaire Crispino, soldat Barabasso (le plus instruit) Lieutenants comparés