Poésie Et Immortalité Ronsard

culturelle. Cela passe d’abord par la langue. L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 impose le fançais comme langue administrative dans les jugements et les actes législatifs. Au même moment, le groupe de la pléiade (Ronsard, Du Bellay…) vante l’excellence de la langue par la poésie. Plus tard, l’État va créer l’Académie française (1634), faire rédiger un premier dictionnaire (1694). Au-delà de la langue, la monarchie promeut le catholicisme comme religion nationale (la révocation de l’édit de Nantes

attendent, dans la déréliction, la mort, seule vérité de la vie. 99 Mort et déréliction La mort est souvent décrite de manière réaliste, des danses macabres médiévales au vers de Ronsard : « Je n’ai plus que les os, un squelette je semble » (Derniers vers). L’art baroque met la mort en spectacle. Elle est présente en poésie comme thème lyrique, particulièrement dans le mouvement de La Pléiade. Au théâtre, elle est liée au pathétique, comme dans le roman, où l’on se souvient de la mort du Père Goriot

suicide et qu’elle tente de suivre dans la souffrance et le désespoir. Massinisse avait en effet promis à Sophonisbe de ne pas être la prise des Romains, par amour pour elle, et lui procure une arme avec laquelle elle « trouve dedans la mort son immortalité ». Le suicide est donc considéré comme un moyen d’accéder à la liberté et paradoxalement une des preuves de l’amour passion porté à son terme est la mort que vivent les héros. La Nourrice de l’héroïne en proie à la douleur suit donc sa maîtresse

dieu, le pas se trouve très vite franchi. De sorte que les païens – ils rendent un culte aux dieux de la campagne, l’étymologie confirme – passent pour des négateurs des dieux, puis de Dieu. Le jésuite Garasse fait de Luther un athée ( !), Ronsard de même avec les huguenots... Le mot vaut comme une insulte absolue, l’athée, c’est l’immoraliste, l’amoral, l’immonde personnage dont il devient coupable de vouloir en savoir plus ou d’étudier les livres une fois l’épithète tombée. Le mot suffit

lauriers sur le Capitole romain, démontrant ainsi à l’univers que la connaissance et l’art pouvaient aller d’un pas égal avec la gloire des rois. La verdure éternelle du laurier se gagne par la guerre, mais aussi par le génie créateur. L’idée d’une immortalité conquise par les grands exploits comme par le talent intellectuel de l’homme était exprimée. Au XVe siècle, on qualifie le poète italien Dante de procreator, égal à Dieu, et la métaphore du creator pour parler des artistes est de plus en plus fréquente

portait estampé l'écusson de sa famille, et se mit à en tourner les feuilles d'un doigt nonchalant. Si ses yeux parcouraient exactement les lignes, sa pensée était ailleurs ou ne prenait qu'un intérêt médiocre aux odelettes et aux sonnets amoureux de Ronsard, malgré leurs belles rimes et leurs doctes inventions renouvelés des Grecs. Bientôt il jeta le livre et se mit à déboutonner son pourpoint lentement comme un homme qui n'a pas envie de dormir et se couche, de guerre lasse, parce qu'il ne sait que