1 Ww, l'expérience combatante
Blaise Cendrars évoque le caractère total de la guerre, des lignes 3 à 8. Il insiste d’abord sur sa dimension industrielle : « C’est à ça qu’aboutit toute cette immense machine de guerre », en parlant des « usines » et des « mines » qui tournent à plein régime pour répondre aux commandes militaires. C’est non seulement l’économie des pays belligérants qui est mobilisée, mais aussi celle de leurs colonies : « sur toute la surface de la terre, on ne travaille que pour moi » ; « mille millions d’individus m’ont consacré toute leur activité d’un jour… ».
Cette économie de guerre repose sur la mobilisation des civils, « ouvriers », « paysans », et « femmes [qui] se crèvent dans les usines ». Des femmes qui jouent également un rôle important pour soutenir le moral des soldats : les « âmes [qui] prient » sont une allusion aux prières des mères et des épouses. L’auteur cite aussi les « marraines [qui] écrivent des lettres » : par leurs lettres et leurs colis, ces femmes jouent en quelque sorte le rôle de soutien affectif d’une épouse pour les soldats issus de la France du Nord et du Nord-Est qui, en raison de l’occupation allemande, ne peuvent plus communiquer avec leur famille. Cette mobilisation des civils résulte notamment de la propagande. En effet, la foule des grandes villes se rue au ciné et s’arrache les journaux » : la presse et les actualités cinématographique étaient