10 Baudelaire Eloge De Constantin Guys
I- Définition du dandysme :
§1 : Le dandysme est une institution vague et ancienne, soumise à ses propres lois très rigoureuses. Un dandy possède une vaste fortune, n’a pas de profession ni d’autre but que de cultiver l’idée du beau dans sa personne, de satisfaire ses passions, de sentir et de penser. Ils possèdent le temps et l’argent à même de transformer l’amour d’une répugnante utilité à un « caprice brûlant ou rêveur ».
§2 : Le dandysme est « le besoin ardent de se faire une originalité ». C’est un culte de soi-même qui survit à la recherche du bonheur et aux illusions. «C’est le plaisir d’étonner et la satisfaction orgueilleuse de ne jamais être étonné ». Le dandy peut être blasé ou souffrant mais doit toujours garder la maîtrise de soi.
§3 : Le dandy ne peut jamais être un homme vulgaire. Le dandysme est une sorte de religion dans la mesure où toutes les conditions matérielles compliquées auxquels ses disciples se soumettent sont une « une gymnastique propre à fortifier la volonté et à discipliner l’âme », telle une règle monastique. Perinde ac cadaver (obéir comme un cadavre), même si ils sont souvent jeunes, ambitieux, courageux et plein d’énergie contenue.
II- Sources du dandysme :
§4 : Le dandysme est un mouvement de révolte, un besoin d’opposition à la trivialité. Il apparaît aux époques transitoires (aristocratie à démocratie). Un homme peut là créer une nouvelle aristocratie, basée sur ses « dons célestes que le travail et l’argent ne peuvent conférer ». Le dandysme est donc « le dernier éclat d’héroïsme dans les décadences » (soit dans la transition démocratique qui envahit et nivelle tout, noie les orgueilleux dans la masse). C’est le soleil couchant d’une civilisation : « comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur et plein de mélancolie ».
III- Caractéristiques du dandy :
§5 : Le dandy exprime une « simplicité dans l’air de domination », est léger, a des « attitudes toujours calmes mais