12 Hommes en colère: satire du système judiciaire américain
Henry Fonda au sommet de sa gloire en temps réel. Le réalisateur, aborde ici son thème de prédilection, l’exercice de la justice, en filmant les délibérations d’un jury de cour d’assises en temps réel. Un huis clos étouffant et pas facile à filmer. Il décide d’ajouter une contrainte formelle simpliste et méchamment efficace. «J’ai tourné le premier tiers du film au-dessus du niveau des yeux, le deuxième tiers à hauteur des yeux et le dernier tiers en dessous du niveau des yeux. Ainsi, vers la fin du film, on commençait à voir le plafond. Les murs se rapprochaient, et le plafond semblait s’abaisser. Cette sensation de claustrophobie grandissante m’a permis de maintenir la tension jusqu’à la fin, où j’ai utilisé un angle large pour laisser le spectateur respirer.»
Accessoirement, Sydney Lumet change progressivement la focale, histoire d’accentuer encore l’effet d’écrasement de l’espace. Avec cinquante ans tout rond au compteur (le film est sorti le 29 juillet 1957 aux Etats-Unis, Douze Hommes en colère reste un moment saisissant de cinéma. Par son caractère minimaliste, mais surtout en tant que référence du film judiciaire dont Hollywood est friand. Tout se déroule dans une pièce minuscule, avec pour tout mobilier une méchante table de bois, douze chaises et un