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A la fin du conte, Candide décide d’écarter le frère de Cunégonde. En effet, le jeune baron de Thunder-Ten-Tronck refuse obstinément que Candide épouse Cunégonde, parce qu’il n’est pas assez noble pour elle. Ce préjugé aristocratique, qu’il a hérité de son père (comme on l’a vu au chapitre1), l’a déjà conduit à se battre en duel avec Candide lors de leurs retrouvailles dans les réductions jésuites du Paraguay. Candide croyait même l’avoir tué et avait été extrêmement surpris de le retrouver en vie, prisonnier sur une galère turque. Il est donc impossible d’envisager une vie commune avec un pareil obstiné. Martin propose carrément de le rejeter à la mer, mais Candide préfère le confier au commandant de la galère avec pour mission de le ramener au Vatican et de le remettre entre les mains du Pape. Ce n’est pas sans quelque ironie que Voltaire renvoie vers le Pape, comme vers son tuteur légitime et naturel, la seule vraie « brebis galeuse » de l’histoire.
Racontez le dernier chapitre de Candide en montrant qu’il résume la moralité du conte.
Au dernier chapitre, Candide achète une petite propriété en Turquie, afin de s’y consacrer au travail de la terre. Un derviche (prêtre du pays), considéré comme un grand sage, tente d’expliquer à Pangloss que l’homme est incapable de comprendre les desseins de Dieu et qu’il y a mieux à faire de sa vie qu’à raisonner dans le vide. La rencontre d’un vieillard qui vit heureux avec ses enfants dans une ferme voisine, les encourage à ne pas se mêler à la politique, qui – à Constantinople - n’entraîne que meurtres et révolutions de palais. Ces deux rencontres achèvent de convaincre Candide que la sagesse consiste à « cultiver notre jardin ». Refus de la métaphysique, méfiance vis à vis de la politique, choix d’un bonheur modeste dans le travail : telle est la triple morale du