1789 Le film
En 1789, 80 % de la société appartiennent au monde rural : l’agriculture est au cœur de l’économie, et on ne peut penser la Révolution sans prendre en compte le monde paysan. Quelle est leur place dans la Révolution ? Y a-t-il eu, comme le pense G. Lefebvre, une Révolution paysanne autonome ? Le manque d’homogénéité du monde paysan est certain : quelles sont ses inspirations dans un contexte aussi houleux et quel sort leur réserve la Révolution ? L’examen dans un premier temps des paysans à la veille des évènements nous aidera à comprendre dans un second temps comment se manifestent les clivages au sein de cet ensemble. Enfin, nous verrons que ces tensions et divergences placent les paysans devant un choix déterminant : pour ou contre la Révolution ?
I/ Les paysans à la veille de la Révolution
A/ Un monde dépendant
- Les paysans sous tutelle juridique : les aleus, terres sur lesquelles l’autorité d’aucun seigneur ne pèse, sont rares. La majorité des paysans vit sur des terres seigneuriales sur lesquelles l’impôt et les droits sont lourds. En payant le cens, ils reconnaissent l’autorité du seigneur. Les besoin d’argent réactivant les taxes en cette fin de XVIIIe siècle, cette situation est de plus en plus difficile.
- Les paysans sous tutelle économique : la paysannerie ne possède que 40 % des terres, le reste appartenant à la bourgeoisie, aux nobles. La France est un pays de petits exploitants, de petits propriétaires des ressources complémentaires sont donc nécessaires. Ainsi les paysans sont aussi souvent manouvriers, travailleurs du textile à la campagne pour un marchand-fabriquant extérieur, ce que l’on nomme la protoindustrie. Ils vivent aussi des communaux, du glanage, du droit de veine-pâture, qui sont autant de ressources indispensables. Or, toutes les mesures de réforme agraire au XVIIIe siècle vont dans le sens d’une rupture de ces usages collectifs, telles que le mouvement des enclosures visant à