A/ 1/ Les Journées de Février L’année 1848 débute sur fond de scandale : en effet, le chef de cabinet GUIZOT, déjà fortement critiqué pour sa politique extérieure jugée contrainte aux aspirations nationales, se voit compromis dans une affaire de corruption, révélée dès les premiers jours du mois de janvier, discréditant ainsi le gouvernement sur lequel il attire les critiques de l’opposition. En ce premier mois de l’année, des troubles se font sentir chez les étudiants parisiens, qui, dès le 3, à la suite de la suspension du cours de J. Michelet, revendiquent la liberté de l’enseignement supérieur. Des centaines d’entre eux prennent part, au côté d’ouvriers, à une manifestation organisée le 22 février, en réaction à l’interdiction d’un banquet politique. La principale revendication des manifestants se veut être le départ de Guizot du gouvernement. Le déploiement de 30 000 soldats ainsi que de la garde nationale, forte de 40 000 hommes, permet aux autorités de conserver le contrôle sur la situation et d’éviter tout débordement. Dès le lendemain se développe l’insurrection. La garde nationale se pose alors en arbitre entre l’armée d’une part et le peuple parisien de l’autre. Conscient de la gravité de la situation et inquiet de ses répercutions, Louis-Philippe décide du renvoi de Guizot (remplacé le 24 par Thiers et Barrot) mais également de celui du ministre de l’intérieur, Duchâtel. Des manifestations de joie éclatent alors au sein de la capitale : les Parisiens descendent dans les rues clamer leur satisfaction face à cette décision royale. Au cours de la soirée, ces cortèges joyeux atteignent le Boulevard des Capucines, adresse du ministère des affaires étrangères et lieu de résidence de Guizot. Bousculés, les soldats chargés de la protection du lieu ouvre le feu sur cette foule de manifestants, faisant entre 20 et 40 victimes mortelles et relançant ainsi l’insurrection. Le 24 février, les troupes du maréchal Bugeaud, élu le matin même, chef de