dans les domaines les plus variés. C’est comme si le vieil empire, plusieurs fois séculaire, et dont l’histoire, en tant qu’Etat souverain et indépendant, ne fut interrompue ou déviée que par quelque quarante années de protectorat, avait découvert tout d’un coup les mérites d’un système aux multiples vertus, et aux bienfaits innombrables qui, déjà dans le passé, était pratiqué en son sein, mais sans répondre aux critères qui le définissent actuellement, et avait régné en maître, mais sous une forme, pourrait-on dire, primitive, dans la presque totalité du royaume. C’est dire que le thème de la décentralisation, même s’il est relativement nouveau au Maroc, ne manque pas, comme on le verra, d’enracinement dans l’histoire du pays. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il a aussi constitué un axe d’intérêt privilégié pour les chercheurs dont les travaux portent en grande partie sur les collectivités locales mais au regard de la décentralisation en tant que soulevant la problématique de la relation entre le centre et la périphérie et dont l’étendue et la pratique réelle doivent s’apprécier en fonction du degré d’autonomie dont jouissent effectivement les collectivités locales.
Au cours de ces dernières années, le Maroc s’est engagé dans un processus de réformes, articulées autour de la consolidation des droits de l’Homme, du renforcement des libertés publiques et du renouvellement institutionnel afin de mettre en place un climat politique favorisant l’évolution de la société marocaine vers le développement humain. Des réformes globales sont initiées pour améliorer la gouvernance notamment, dans les domaines de la justice, de la modernisation des administrations publiques, de l’approfondissement de la décentralisation et de la déconcentration administrative. Le projet de la régionalisation avancée complète ces réformes. La nouvelle constitution vient consolider les acquis en mettant en place un référentiel juridico-institutionnel qui garantit le respect des