4 Travaux De Groupe Constantinople
La prise de Constantinople par les Turcs en 1453 : rupture ou continuité ?
Doc 2 : La prise de Constantinople par les Turcs, vue par Leonardo di Chio, envoyé du pape Nicolas V à Constantinople probablement à partir de 1452. Cette lettre s’adresse au pape.
« Je raconterai donc dans les larmes et les gémissements la dernière ruine de Constantinople, catastrophe à laquelle j’ai assisté naguère et que j’ai vue de mes yeux. (…)
(..) La tempête turque déferla sur la ville de Constantinople, de Galata et des places fortes voisines, selon la parole d’Isaïe1 : « renversée par la tempête loin de toute consolation». C’est dans cette tempête que moi aussi je fus fait prisonnier, enchaîné et battu par les Turcs pour l’expiation de mes péchés, mais je ne fus pas jugé digne d’être, tel le Christ sauveur, supplicié.
Car l’union n’avait pas été faite, mais feinte2, et c’est cela qui a conduit la ville à sa destruction finale. C’est ainsi que les jours suivants, nous connûmes la colère de Dieu.
Dieu donc, irrité contre nous, suscita la fureur de Mehmet3, roi très puissant des Turcs, jeune homme audacieux, ambitieux, excité, ennemi juré des Chrétiens, qui aux Nones d’avril (5 avril 1453) s’installa devant Constantinople avec trois cents mille guerriers4, l’entourant dans un camp de tentes. Il y avait un grand nombre de cavaliers, mais ceux qui prenaient part au combat étaient tous des fantassins. Parmi eux, ceux qui étaient particulièrement destinés à la garde de leur souverain étaient quinze mille guerriers courageux, qu’on appelle janissaires (…) Ce sont des chrétiens de Macédoine enlevés enfants à leurs familles, et convertis. Deux jours après (le 7 avril) ils prirent position devant la cité et installèrent au pied des fossés un nombre incalculable de machines de guerre5, et des protections faites de grands buissons d’osier tressé destinés à les protéger lorsqu’ils s’avanceraient. Hélas, ils ont ainsi bloqué la ville de toutes parts. Qui donc, sinon des chrétiens