Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art
Novembre
2007

SCANDALE DANS L’ART ? LE NU REVELE
Bibliographie
Dès l’origine, le nu occupe un rôle essentiel dans la création artistique. Hérité des Grecs qui voient dans la représentation des corps nus l’expression de la perfection humaine, il retrouve, après une éclipse au Moyen Age, une place d’honneur au XVIème siècle. Les artistes, à l’exemple du Tintoret ou de Titien, trouvent alors dans la mythologie, voire dans l’Histoire Sainte, prétexte à des scènes plus ou moins explicitement érotiques. Au cours des siècles suivants, le nu reste omniprésent : œuvres érotiques ou scabreuses du XVIIIème siècle libertin
(Fragonard, Boucher), nu académique, exotisme teinté d’érotisme des orientalistes (Delacroix), érotisme triomphant du surréalisme, etc. L’art abstrait lui-même n’échapperait pas, selon Kenneth Clark, à la représentation du nu et de l’érotisme.
Si en peinture et en sculpture, les allusions érotiques restent souvent discrètes, l’apparition de la gravure puis de la photographie permettent une diffusion d’images beaucoup plus explicites. Mais entre le nu, l’érotisme, l’obscène voire la pornographie, les frontières, reflet des normes sociales en vigueur, restent floues et sont sans cesse contestées par les artistes.
L’histoire de l’érotisme dans l’art se construit ainsi parallèlement à celle de la censure ou de l’auto-censure, des draperies dont le Pape Paul IV fit recouvrir les nus du Jugement dernier de Michel-Ange à la Chapelle Sixtine au panneau-masque peint par André Masson sur l’œuvre mythique de Courbet, L’origine du monde.
A l’occasion de l’exposition « L’Enfer de la bibliothèque, Eros au secret » qui se tiendra du 04 décembre 2007 au
02 mars 2008 sur le site François-Mitterrand, le département Littérature et art propose aux lecteurs une bibliographie et une sélection d’ouvrages présents en Bibliothèque d’étude (niveau Haut-de-Jardin).