L’indépendance de la magistrature

[pic]

Année 2007-2008
I) Historique de la magistrature

A) Le pouvoir de justice équivaut au pouvoir de gouverner : Moyen Age

La structure féodoseigneuriale qui s’installe autour de l’an mille est la structure essentielle du pouvoir de la société. A l’époque la justice équivaut à la souveraineté : le roi et les seigneurs qui ont le pouvoir font ce qu’ils veulent. Leur mission est de faire régner la paix et la concorde entre leurs sujets. Ils n’ont aucune règle à suivre si ce n’est les pratiques coutumières que le roi applique. Ainsi, jusqu’au XVème siècle, les seigneurs sont les juges : il n’y pas de professionnels. D’après le système féodal, on jure fidélité au seigneur qui accorde ainsi sa protection en offrant une propriété. Ainsi la justice concerne majoritairement la propriété. Elle se fait par oral au public et selon un rituel. La preuve de culpabilité est faite par Dieu ou le diable : le coupable devra donc survivre ou mourir lors d’un combat. Du Xème au XIIIème siècle l’organisation juridictionnelle (branche de l’Etat qui traite de la régulation des conflits en y appliquant le droit) est faite par les cours seigneuriales qui détiennent le monopole de la haute et basse justice. L’église, s’occupant des crimes religieux seconde ces cours. A partir du XIIIème siècle ces deux cours voient leur influence diminuer avec l’apparition des tribunaux royaux et leur montée en puissance : en effet ces tribunaux sont plus compétents et on peut faire appel des décisions rendues par les cours seigneuriales. Dans un même temps apparaît le parlement. Au début il est constitué d’assemblées qui se spécialisent dans l’administration et la justice. Aux XV-XVIème siècles, le parlement devient le plus grand corps de l’Etat et finit par siéger en permanence. Il y a ainsi un dédoublement du conseil, du roi et du parlement. La justice devient donc