Aborigènes
Profitant du récolement des collections, les conservateurs se sont tout spontanément engagés dans une entreprise de restitution des objets coutumiers aux représentants de la communauté aborigène. Les objets dont la valeur symbolique est encore vive pour les Aborigènes leur ont été remis. Les restes humains, comme ces «sauvages» naturalisés qu'aimaient présenter les scientifiques européens, ont été systématiquement restitués afin qu'ils aient une sépulture. L'université d'Edimbourg a déniché dans ses caves des corps et des têtes, qui ont été envoyés au musée de Canberra, lequel s'efforce de faire le lien avec les tribus concernées. Dans certains cas, la documentation jointe, quand elle indique le lieu de provenance des ossements, leur permet d'affirmer leurs droits ancestraux sur une terre. En forme de vengeance ironique, le musée de Melbourne a mis en vitrine la statue en plâtre d'un anthropologue anglais renommé du XIXe, sir Baldwin Spencer.
Clans. Chaque exposition a entraîné d'interminables palabres avec les représentants aborigènes. Peut-on présenter tel objet? Si oui, comment? Ces questions ne trouvent pas de réponse facile dans une culture fracturée. Plusieurs communautés aborigènes ont été purement et simplement anéanties. Dans les Etats de Victoria ou de Tasmanie, les Aborigènes ont été réduits à 1 % de la population. D'autre part, les clans ne s'accordent pas