Acide sulfurique
Zdena, l’une de ces kapos, tout aussi stupide que ses comparses, va s’éprendre de la détenue CKZ 114, Pannonique, d’une beauté et d’une intelligence souveraines.
Ne cherchez pas quoique ce soit d’un tant soit peu novateur dans cette critique du voyeurisme et de la démagogie toute puissante de nos sociétés occidentales. Ne cherchez pas non plus de vérité dans les dialogues qu’entretiennent les détenus : un tel sens de la justice n’existe que chez Mademoiselle Nothomb.
Le seul élément qui mérite attention est le magnétisme instinctif des contraires, l’alliance de la fange et du sublime qui constitue la relation des deux femmes.
Car, malgré toutes les critiques que l’on pourrait adresser à ce livre, il faut reconnaître à Amélie Nothomb, la maîtrise parfaite de l’élaboration descriptive de ce qu’elle semble vénérer entre tout et nommer en tant que tel : le Sacré, l’Indiscible : c’est la beauté grisante d’Hazel, l’ivresse d’une gamine sous les buildings, l’absolu désir de l’autre de sa Blanche, l’attirance répulsion du professeur et Marina et tant de choses qu’elle a su insuffler à ses romans – et particulièrement à son avant dernier opus, « Biographie de la Faim ».
C’est donc le Sacré qui importe dans cette œuvre et non le reste, qui n’est que superflu. Ce n’est, certes, pas du tout le meilleur roman d’Amélie ; mais il comporte ses perles