Histoire des collections prehistoriques de l’institut de paléontologie humaine
Jacqueline Leopold*
Introduction
L’institut de Paléontologie humaine, fondation Albert Ier Prince de Monaco est née en 1910 du mécénat du Prince Albert Ier de Monaco, luimême océanographe, et de sa rencontre avec deux illustres fondateurs de l’archéologie préhistorique, le professeur Marcellin Boule, directeur du laboratoire de Paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle et de l’abbé Henri Breuil, professeur à l’université de Fribourg en Suisse, qui en ont conçu le projet scientifique. Ses fondateurs fixent pour premier objectif d’assumer l’ensemble de la chaîne de production du savoir de la science préhistorique, à savoir l’organisation des fouilles préhistoriques, l’étude des collections et l’édition d’ouvrages scientifiques. La formation des futurs préhistoriens constitue la seconde mission de l’institut. Un amphithéâtre où se déroulent des conférences et une bibliothèque et des laboratoires sont créés. En outre, des salles aménagées de tiroirs et de vitrines sont disposées pour présenter des collections de comparaison dans les domaines de l’anthropologie physique, de la paléontologie animale et de la préhistoire. L’institut de paléontologie humaine, fondation reconnue d’utilité publique dès 1910, est aujourd’hui lié par convention avec le Muséum national d’Histoire naturelle. Dès l’origine, l’institut finance de nombreuses fouilles, notamment en Espagne et en Allemagne mais rares sont les collections qui intègrent définitivement l’établissement. Le produit des fouilles de Franck Delage à l’abri Reverdit à Sergeac en Dordogne représentant 15 tiroirs et enregistré en 1920 constitue une exception. Dans son autobiographie, Breuil écrit : « Successivement, j’ai donné maintes récoltes ou petites acquisitions personnelles, ou procuré gratuitement, par mon ingéniosité, soit des dons suggérés, soit des échanges avec mon matériel. Sans ce don de départ [c’est-àdire celui de