Ada ou l'ardeur, Vladimir Nabokov
La première description du lieu dans le chapitre laisse voir un espace qui semble sauvage : « among the sun gouts of the traditional pine glade », « a ferny ravine where a rill dipped from ledge to ledge between tall burnberry bushes », « the smallest pine had its cicada »[footnoteRef:36]. La nature semble avoir le dessus sur les hommes. Ada elle-même apparait comme une sauvageonne, elle est appelée « the wild girl »[footnoteRef:37] (ce qui est moins parlant en français puisque le mot a été traduit par « folle »[footnoteRef:38]), puis plus loin elle devient une « créature » (« the creature he clasped, this adored creature »[footnoteRef:39]), présentée comme souple (« whose motion was now more supple »). Sortie du contexte de leur rapport sexuel, Ada parait comme une panthère, surtout si l’on garde en mémoire …afficher plus de contenu…
Amoureuse de Van, comme elle ne sera jamais que la « demi » sœur, elle n’aura jamais son amour. Cependant, elle passe durant son enfance de long moment à les épier. Il s’agit ici de la scène du ruisseau dans laquelle Van et Ada ont un rapport. La petite fille les y surprend, bien que le lecteur n’en soit pas tout de suite sûr. Les deux amants perçoivent le danger (« the reflection of Ada’s gaze in the water flash a warning »[footnoteRef:44]), avant d’entendre Lucette pleurer cause d’une chute. Ils trouvent cette dernière à deux pas de là, « flushed and flustered »[footnoteRef:45]. Si en français cela a été traduit par « rouge et rageuse » afin de conserver le jeu de sonorité, le sens prête bien plus à confusion en