Adios de venom
Le moteur de mon antique voiture gronde furieusement, se plaignant de la vitesse que je lui impose, mais qu’importe, je ne ralentis pas. Le code de la route ? Cale ne signifie plus rien pour moi. La liberté m’appelle, la vie m’appelle et je ne peux plus l’ignorer.
J’ouvre une vitre et accueille le vent glacé comme une bénédiction complétant mon sentiment de légèreté. Je savoure un bonheur en demi-teinte. Quelque-chose au fond de moi essaie de me rappeler que je fuis ce que j’ai toujours connu, mais je fais taire cette esquisse raisonnable de mon esprit.
Je refuse que quoi que ce soit me retienne, à fortiori la peur de l’inconnu.
Adios amigos ! Ou plutôt ennemigos.
Le panneau d’entrée de la ville disparait dans mon rétroviseur et j’ai un sourire douloureux. Je ne reviendrai pas. Je m’en vais pour de bon. La nuit est seule témoin de cette promesse que je me fais, qu’elle m’engloutisse si j’y déroge.
J’ai embarqué le strict minimum et je me suis fait la malle. J’y ai pensé cent fois, et cette fois je l’ai fait. Mon sac de sport sur la banquette arrière, le vent de la nuit fouette mon visage, je respire à fond. C’est ici que commence ma vie.
Je place un cd des Doors dans mon autoradio, écoutant en tapotant mon volant, la voix plaintive de Jim Morrison me chanter sa poésie personnelle. Les pneus de ma voiture avalent les kilomètres et je ne m’arrête pas. Je n’ai absolument aucune idée de l’endroit où je me rends. Qu’importe, c’est le voyage qui compte. * Rien que nous deux, dis-je à ma voiture en caressant le