Affaire dreyfus
Une « banale » affaire d’espionnage qui déclenche la plus grave crise politique qu’ait connue la IIIe République en temps de paix.
I La France au temps de l’Affaire 1 la République opportuniste : après le rétablissement des libertés et les réformes de sécularisation et de laïcisation (cf. lois Jules Ferry), les républicains opportunistes, au pouvoir, recherchent une alliance avec le centre-droit catholique sous le signe du « ralliement » contre l’extrême gauche socialiste et anarchiste et la droite nationaliste et monarchiste 2 montée du socialisme : devant le refus de réformes sociales le mouvement ouvrier s’organise sur le plan syndical (la CGT créée en 1895) et entre sur la scène politique derrière Jules Guesde (POF) et Jean Jaurès – l’extrême gauche anarchiste a recours à la violence (cf. Ravachol, attentats, « reprise individuelle ») → « lois scélérates » 3 vigueur de la droite antirépublicaine et nationaliste : après l’échec du mouvement boulangiste, la lutte contre la « Gueuse » est relancée à la faveur du scandale de Panama ; hostilité à l’expansion coloniale (on a « les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges ») ; nationalisme exclusif (dirigé contre l’anti-France) 4 flambée de l’antisémitisme : le journaliste Édouard Drumont est à l’origine d’un antisémitisme qui se veut populaire (cf. le succès de son livre La France juive (1886) et de son quotidien La Libre Parole (1892)) – s’y ajoute le vieil antisémitisme catholique contre le peuple « déicide »
II L’affaire judiciaire 1894 : condamnation du capitaine Alfred Dreyfus (juif alsacien) pour espionnage en faveur de l’Allemagne sur le « bordereau » et un dossier secret (dont plusieurs pièces sont fausses), Dreyfus est déporté à l’île du Diable (Cayenne) 1895 : la famille Dreyfus (Lucie, la femme d’Alfred, et Mathieu, le frère de celui-ci) commence son combat pour la révision du procès en engageant le publiciste Bernard Lazare, qui va