Affaire Stavisky
L'affaire Stavisky est une crise politico-économique française survenue en janvier 1934, succédant au décès dans des circonstances mystérieuses d'Alexandre Stavisky, dit « le beau Sacha ». Ce scandale symbolisa la crise d'un régime instable soupçonné de corruption et contribua à la chute du gouvernement Camille Chautemps et au déclenchement des émeutes antiparlementaires du 6 février 1934.
Le 25 décembre 1933, sur ordre du sous-préfet Antelme, le directeur du Crédit municipal de Bayonne Gustave Tissier fut arrêté pour fraude et mise en circulation de faux bons au porteur pour un montant de 25 millions de francs. On découvrit rapidement que Tissier n'était que l'exécutant du fondateur du Crédit communal, Serge Alexandre Stavisky, qui avait organisé cette fraude (par le système de chaîne de Ponzi lui permettant de détourner plus de 200 millions de francs) sous la surveillance complice du député-maire de Bayonne,Dominique-Joseph Garat, qui sera condamné à deux ans de prison. Stavisky avait été poursuivi pour fraude à plusieurs reprises au cours des années précédentes. À la suite de cette arrestation, et en raison des liens étroits existant entre ces escrocs et des personnalités (voir ci-dessous), le sous-préfet Antelme sera démis de ses fonctions.
L'affaire fit éclater un scandale politique puisqu'il se révéla que Stavisky était déjà poursuivi par la justice, poursuites étouffées sur intervention de ministres ou de parlementaires corrompus (chute du gouvernement de Camille Chautemps). Les adversaires du gouvernement affirmèrent que cette mort profitait le plus à la gauche, aux radicaux dont Chautemps. André Tardieu publia une liste fantaisiste de parlementaires ayant « touché », qui rappelait les « chéquards » de l'affaire de Panama. Léon Daudet dénonça en Chautemps le chef d'une bande de voleurs et d'assassins. Les adversaires du régime voyaient dans cette affaire une nouvelle preuve de son abaissement. Un accès d'antiparlementarisme saisit