Affaire zola
Le procès de Zola au moment de l’Affaire Dreyfus
Introduction
Alors que la IIIème République se remet difficilement du scandale financier de Panama impliquant plusieurs parlementaires et du coup de force du Général Boulanger ressuscitant pour un temps la menace « bonapartiste », l’affaire Dreyfus qui pose la question de la nature du régime éclate en janvier 1898.
L’origine de l’affaire est l’erreur judiciaire dont est victime le capitaine Dreyfus (de confession juive), reconnu coupable d’espionnage au profit de l’Allemagne par le Conseil de Guerre et condamné aux travaux forcés.
A cette date, alors que l’opinion publique est fortement nationaliste et antisémite, la presse est quasi unanime pour reconnaître la culpabilité de Dreyfus.
Cependant, certaines voix s’élèvent contre la condamnation du « traitre » et l’affaire prend de l’ampleur avec l’implication de personnalités publiques issues du monde des Arts et de l’Université qui dénonce les errements de la « justice » militaire.
L’émergence de cette nouvelle « classe », de ce nouveau « groupe » d’opinion bientôt désignés sous le terme d’« intellectuels » réclament un nouveau procès pour innocenter le « martyr » Dreyfus.
C’est ainsi qu’Emile Zola effrayé par la montée de l’antisémitisme et convaincu de l’innocence de Dreyfus prend position dans le Figaro en 1897.
Cependant, le Figaro, journal fondé en 1826, est obligé de cesser sa collaboration avec Emile Zola du fait de la réaction hostile tant de ses actionnaires que de son lectorat composé essentiellement d’aristocrates et de bourgeois conservateurs et antidreyfusards.
C’est dans ce contexte qu’Emile Zola adresse une lettre ouverte au Président de la République dans l’édition du journal « l’Aurore » du 13 janvier 1898, où il accuse fermement et violemment l’ensemble des protagonistes ayant couvert l’irrégularité du procès de Dreyfus.
Cette prise de position vaut à Emile Zola d’être poursuivi en diffamation