"Aujourd’hui, celles que l’on appelle parfois « Les trois sorcières », c’est à dire les trois principales agences de notations que sont Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch ratings, jouissent d’un pouvoir considérable, empiétant désormais sur les décisions politiques.
Il est indispensable de noter que ce pouvoir des agences de notation, existe depuis de nombreuses années, mais hier encore, il portait seulement préjudice à des pays comme l’Argentine et l’Indonésie.
Le 5 aout 2011, l’impensable a eu lieu lorsque S&P a décidé de dégrader la note souveraine des Etats-Unis.
Face à cette réaction ambivalente, à la « je t’aime, moi non plus », où des Etats considérent le triple A comme indispensable et l'exaltant de manière parfois orgueilleuse avant de hurler à l'injustice et à l'incompétence à la suite de dégradations, les agences de notations sont indubitablement un élément contesté du système financier international.
Par conséquent, il apparait intéressant de se demander quel est leur fonctionnement, leur place dans le monde de la finance, mais aussi ce qu’on leur reproche afin de pouvoir répondre ensuite à une question d’une importance cardinale : Peut-on s’en passer ? Devons-nous le faire ? Et enfin quelles seraient les alternatives possibles ?
Les agences auraient peut-être dû dégrader leurs notes avant. Aujourd'hui, elles mettent un peu d'huile sur le feu mais elles ne font que remplir leur rôle. C'est un peu facile de dire que la crise est due aux agences de notation.
Tel n'est pas le cas et si on avait évité d'avoir un euro trop fort, si la Banque centrale européenne (BCE) avait su baisser les taux d'intérêt plus vite, si l'Allemagne avait permis à la zone euro de soutenir la Grèce, on n'en serait pas là