Malgré une très vive intelligence, Sékou Touré est bloqué dans son ascension sociale par les critères racistes de la fonction publique coloniale. Il s'investit alors dans le syndicalisme en devenant un des meneurs de la jeune génération guinéenne. Secrétaire général du Parti démocratique de Guinée qu’il vient de créer, il se fait élire maire de Conakry (la capitale), député à l’Assemblée nationale française et devient le leader d’un syndicat africain lié à la CGT française en 1956. Virulent défenseur de la lutte anticoloniale, il se bat pour l’émancipation de l’Afrique, et particulièrement de la Guinée. Sous son impulsion, le peuple guinéen dit « non » au référendum sur l’union avec la France et choisi l’indépendance, qu’il obtient en 1958. Touré devient alors le premier président de la République de Guinée, poste qu’il occupera pendant 26 ans, jusqu’à sa mort. Durant sa présidence, Touré fait l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat et de renversement et fait alors régner sur le pays un régime de terreur. Une semaine après sa mort, l’armée prend les rênes du pouvoir et Lansana Conté instaure une dictature (qu’il a maintenu jusqu’en 2008).

Lors d’une visite du Général de Gaulle à Conakry, alors en pleine négociation avec la Guinée sur la décolonisation, il est hué par la foule, sous l’influence de Touré. Une vieille dame crache même sur sa voiture. Cet incident vaudrait à Touré une haine indéfectible du Général de