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[Introduction]
Dès la conférence de Téhéran en 1943, le futur sort de l'Allemagne est étudié par les Alliés convaincus de remporter la guerre après l'arrêt de l'expansion allemande. Le pays, en effet situé au cœur de l'Europe, est envahi en 1945 par les deux superpuissances : Berlin et la partie orientale par l'Armée rouge et la partie occidentale par les Américains. Dans l'affrontement, appelé guerre froide, que vont se livrer les deux grandes puissances victorieuses, États-Unis et URSS, l'Allemagne et Berlin occupent une place particulière : elles sont coupées en deux dès 1945 et jusqu'en 1990 et les deux armées s'y font directement face. Le cas allemand fournit donc un cadre pertinent pour étudier l'opposition entre les deux superpuissances. Dans un premier temps, jusqu'en 1955, l'Allemagne vaincue subit la partition de son territoire entre les deux blocs hostiles en formation. Dans un deuxième temps, de 1955 jusqu'en 1969, les deux Allemagnes constituent des vitrines : chaque bloc tente d'y démontrer la supériorité de son modèle idéologique. Enfin, dans un dernier temps, les deux Allemagnes débutent un processus de rapprochement qui aboutit à leur réunification en 1990.
[Conclusion]
La défaite de l'Allemagne face aux armées américaine et soviétique en 1945 et sa situation en Europe médiane la plongent au cœur de l'affrontement qui débute dès la signature de la paix. L'Allemagne subit les aléas des relations entre les États-Unis et l'URSS. Elle constitue un enjeu crucial pour chacun des deux blocs : elle est dès 1948 le premier théâtre de leurs affrontements interposés, le premier pays coupé en deux camps, chacun devenant le symbole de leur lutte idéologique. L'émancipation de la tutelle américaine en RFA permet une certaine normalisation des relations, mais c'est bien la chute inéluctable de l'URSS qui permet la réunification en 1990 après quarante-cinq ans de partition.