Aide lyrisme
L'adjectif « lyrique » apparaît en premier au XVe siècle en relation avec la poésie grecque antique et garde longtemps un lien avec la musique qui perdure dans l'expression « art lyrique ». Attaché cependant à une forme plus mineure de la poésie dès le XVIe, le mot va, en opposition à la poésie épique ou la poésie dramatique qui incluait la tragédie comme la comédie, définir une expression subjective qui concerne en particulier le domaine des sentiments privés.
Le substantif « lyrisme » n'est attesté qu'en 1829 sous la plume d'Alfred de Vigny et il va s'appliquer à l'un des aspects dominants du romantisme : la place faite au « Moi ». Il se définit dès lors communément comme une « Tendance poétique et plus généralement artistique privilégiant l'expression de la subjectivité »
Poème lyrique
Victor Hugo (1802-1885), Les Contemplations (1856), Livre V, XXIV :
En 1843, Victor Hugo perd sa fille Léopoldine, qui s’est noyée dans la Seine à Villequier.
J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
Dans l’âpre escarpement qui sur le flot s’incline,
Que l’aigle connaît seul et seul peut approcher,
Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
L’ombre baignait les flancs du morne promontoire ;
Je voyais, comme on dresse au lieu d’une victoire
Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,
À l’endroit où s’était englouti le soleil,
La sombre nuit bâtir un porche de nuées.
Des voiles s’enfuyaient, au loin diminuées ;
Quelques toits, s’éclairant au fond d’un entonnoir,
Semblaient craindre de luire et de se laisser voir.
J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée.
Elle est pâle, et n’a pas de corolle embaumée,
Sa racine n’a pris sur la crête des monts
Que l’amère