Alain et les passions fanatiques
L’auteur réfléchit aux passions fanatiques, à leurs origines psychologiques, à leur dimension irrationnelle provoquant chez le sujet humain mystification et violence. Parmi les passions, il souligne la volonté d’intégrité, mais aussi le ressentiment issu de l’humiliation, la haine et le désir de vengeance.
Ces passions semblent inoffensives dans les sociétés libérales et démocratiques, la mentalité collective tendant à être dominée par le scepticisme et le relativisme des valeurs. Néanmoins, l’auteur constate l’interaction entre la résurgence des passions fanatiques, -sous la forme du terrorisme, - et d’autre part la peur et la haine qu’elles provoquent dans les sociétés occidentales, pouvant générer la censure et l’intolérance.
Deux formes de fanatisme sont à distinguer : un fanatisme d’Etat, imposé par des crises socio-politiques et culturelles,- et un fanatisme qu’on peut qualifier d’individualiste, correspondant à un certain type d’individu, mû par des croyances et de passions conduisant à l’excès, et à la violence. Cependant, selon ce second point de vue, un problème se pose : est-il possible d’établir une scission radicale entre un sujet violemment intolérant, prétendant être totalement unifié par ses croyances, -et un sujet pleinement rationnel, réfléchi, sensible à la complexité des situations et aux croyances divergentes d’autrui ? Les philosophes des Lumières l’ont affirmé : chacun étant par nature doué de raison, c’était en fonction de l’oppression politique, et surtout religieuse, que le sujet, mystifié par des illusions, pouvait devenir un fanatique, un individu enclin au « délire» entraîné par des croyances irrationnelles, origine de violence. L’irruption de régimes totalitaires fanatiques et terroristes a contribué à infirmer cette vision rationaliste du