Alchimie Du Verbe
Une saison en enfer est un recueil singulier puisqu’il constitue la première œuvre en prose du poète, et l’unique œuvre à avoir été publiée volontairement par Rimbaud en 1873. Elle possède donc une cohérence, une construction, une unité. Ce recueil relate les obsessions du poète, ses douleurs, ses espoirs, son regard sur sa poésie et sur sa vie. La publication de ce recueil suit une période de crise du poète qui marque le début de la séparation avec Verlaine suite à l’épisode de Bruxelles au cours duquel ce dernier blessa Rimbaud d’un coup de feu (balle). Une saison en enfer est donc un recueil charnière qui marque une rupture dans l’œuvre du poète. Il prend une dimension autobiographique dans lequel se mêlent le passé, le présent, le futur. L’œuvre apparaît comme le récit de l’expérience d’une vie et d’une quête poétique. Ce recueil qui oscille entre l’échec et la révélation déploie les paradoxes de l’âme du poète. Le titre du recueil le place le poète dans la position d’un damné envoyé dans un lieu de tortures et de souffrances. Néanmoins, l’ajout d’un marqueur temporel « une saison » s’oppose à la conception chrétienne d’une damnation éternelle. Le poète crée alors un enfer sur terre et éphémère tout en aspirant à l’éternité.
Le recueil s’organise autour de neuf sections. Les quatrièmes et cinquièmes, essentiellement autobiographiques, intitulées « Délires » constituent le point central de l’œuvre. « Alchimie du verbe » forme la deuxième partie de cette section et se présente comme une alternance de poésie et de réflexions en proses. Rimbaud s’expose ses propres folies, ses idéaux, ses quêtes poétiques dans une forme nouvelle.
En quoi est-ce que « Alchimie du Verbe » constitue un art poétique nouveau du poète et un bilan sur son oeuvre ?
(Le texte est construit en deux temps.) prose et vers // opéra, // lettres
Le titre du poème apparaît comme questionnement de l’écriture poétique. En effet, l’alchimie évoque une science occulte centrée